Définir la date des arrachages de betteraves peut être parfois risqué. Après plus d’un mois de temps sec, les betteraviers des Hauts-de-France se sont laissés surprendre par les pluies. « Il est hors de question que j’arrache mes betteraves dans ces conditions, lance un agriculteur qui doit les mettre à disposition pour le 8 novembre. Je vais tasser le sol de mes parcelles. » Sans une accalmie, qui n’est pas prévue d’ailleurs, les betteraves resteront dans le champ.
Conservation des tas de betteraves
« L’idée est d’abord d’anticiper les arrachages de betteraves, explique Marie Gilard, ingénieur à l’Irbab (Institut royal belge pour l’amélioration de la betterave). Si on les arrache tôt dans le sec, les betteraves pourront mieux se conserver. » Si les agriculteurs n’ont pas anticipé la période pluvieuse, où peuvent-ils agir ?
« On ne conserve un tas de betteraves que trois mois, contrebalance un betteravier. Mais si on attend, on peut être piégé. Et d’expérience, lorsque les betteraves ne sont pas arrachées à la mi-novembre, c’est la culture suivante qui en pâtit. » En effet, les céréales sont semées plus tard, dans le froid et l’humidité et le potentiel de rendement est réduit.
Dans les cas où la récolte dure faute de temps sec, « il faut tenter de limiter les dégâts et actionner quelques leviers, ajoute l’ingénieur. Bien sûr, ils sont à définir selon les conditions de chantier et les possibilités de l’agriculteur. »
Arrachages de betteraves : sacrifier des zones
Le but principal est d’éviter le tassement de toute la parcelle et de définir des zones à sacrifier. C’est là où le tassement sera plus marqué mais certaines zones seront épargnées. Pour cela, il faut réduire la pression des pneus, préférer des modèles larges et ne pas utiliser la marche en crabe.
« Si cela est possible, l’agriculteur peut ajouter un silo pour éviter les allers et retours chargés dans la parcelle, illustre Marie Gilard. Il peut aussi changer de bennes et utiliser celles avec des essieux supplémentaires. Le but est de diminuer la charge qu’ils supportent. Enfin, l’agriculteur peut ajouter une benne dans le chantier pour éviter que les autres ne roulent trop pleines. »
Espérons que le soleil revienne pour faciliter les organisations de chantier et éviter d’en arriver là. « Pour le moment, rien d’affolant, les arrachages vont pouvoir reprendre dans quelques jours si tout va bien, estime Emmanuel Pigeon, directeur de la CGB Hauts-de-France. Il a beaucoup plu dans certaines zones, certes, mais d’autres ont été préservées pour le moment. »
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