La cuma du Piedmont en pleine révolution

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La cuma du Piedmont en pleine révolution

À la cuma du Piedmont, en Isère, Raphaël Gaillard, à gauche de l’image, passe les commandes de la cuma à Cédric Giroud.

Des jeunes qui intègrent le conseil d’administration, de nouveaux projets numériques, un bâtiment… la cuma du Piedmont, en Isère, connaît d’importantes évolutions. Même la présidence vient de changer, après 12 ans de stabilité.

Fatigué d’être systématiquement à l’initiative, Raphaël Gaillard, aux commandes de la cuma iséroise du Piedmont depuis 2012, vient tout juste de céder sa place à Cédric Giroud. Ce dernier n’est autre que l’ex-vice-président, adhérent historique et administrateur de la cuma depuis de nombreuses années. « Je m’occupe encore des impayés et des assurances mais je suis devenu, la semaine dernière, un simple adhérent », annonce-t-il. Ce changement de présidence, qui ne devrait donc pas chambouler l’organisation de la cuma, marque pourtant bien les transformations à l’œuvre dans la structure iséroise. « L’idée est de continuer à fonctionner comme nous l’avons toujours fait, en échangeant beaucoup et en menant à bien tous les projets que nous avions impulsé avec Raphaël Gaillard », assure Cédric Giroud. Et des projets il y en a.

Un nouveau siège construit à Varacieux pour la cuma du Piedmont

La cuma du Piedmont souhaite notamment construire un bâtiment de stockage du matériel de 1 200 m2. Equipé de 1 100 m2 de panneaux photovoltaïques et une capacité de production de 240 kWc. Un investissement colossal dont le montant est estimé à 600 000 €. « La construction de ce bâtiment va nous permettre de créer un espace de stockage pour le matériel, un atelier pour les mécaniciens et un espace de repos pour les chauffeurs », détaille l’ancien président.

Construit à Varacieux, sur une parcelle de 2 000 m2 dont la cuma est propriétaire, ce bâtiment va aussi leur permettre de quitter les locaux qu’ils occupent en location à Saint-Vérand, de soulager ceux de Chasselay et d’y transférer le siège de la cuma. L’avantage de la commune de Varacieux : elle est située au centre du périmètre d’action de la cuma ! Si tout se passe sans anicroche, le chantier devrait commencer en 2025, pour une livraison estimée en 2026. Mais le plus difficile reste à faire : trouver un opérateur photovoltaïque disponible. « Il y a peu de temps de cela, des commerciaux écumaient les exploitations à la recherche de marchés. Aujourd’hui, nous avons du mal à en trouver de disponibles », observe Cédric Giroud.

Rajeunir le conseil d’administration

« Il faut aussi espérer que les banques nous suivent dans le projet car elles sont de plus en plus frileuses », complète Raphaël Gaillard. Il ajoute : « Nous sommes déjà confrontés à leurs réserves lorsqu’il s’agit de rallonger le temps d’amortissement du matériel, dont le montant a parfois augmenté de 50 %. Quand on leur parle de 17 ans d’amortissement, elles ont beaucoup de mal à suivre », regrette-t-il. Et cela malgré le fait que les finances de la cuma du Piedmont soient saines et le nombre d’adhérents stable. « Notre chiffre d’affaires est en constante augmentation et nos 70 adhérents sont toujours satisfaits. Nos salariés, 3,5 UTH (1) ont réalisé l’équivalent de 5 800 h cette année », calcule Cédric Giroud.

Cette année, trois jeunes sont également entrés au conseil d’administration de la cuma dont l’un a pris une vice-présidence. « Alexis Rousset sera responsable des chauffeurs et s’occupera des réunions et de la gestion du personnel. Quant à moi, je m’occuperai de la relation aux adhérents », détaille le nouveau président. Celui-ci se déclare satisfait du renouvellement des générations qui s’amorce, bien que le plus vieil administrateur « n’ait que 58 ans ».

À l’avenir, le nouveau président espère aussi augmenter le nombre d’adhérents en attirant les jeunes agriculteurs. « Dans la Région, de jeunes agriculteurs s’installent mais ils adhèrent peu aux cuma et n’entrent pas souvent au conseil d’administration. Bon nombre d’entre eux voient la cuma comme un service de location de matériel. Ils empruntent souvent le petit matériel mais pour les grosses machines, soit ils investissent seuls, soit ils font appel à des entreprises. Ils représentent un vrai enjeu pour l’avenir des cuma », estime Cédric Giroud.

Vers une planification numérique des réservations

Parmi les grands changements qui vont avoir lieu dans la cuma du Piedmont, il y a aussi l’utilisation prochaine de Mycuma planning. Afin que tous les adhérent apprennent à utiliser le logiciel de réservation, ils vont suivre une formation, dans les prochains jours : « Jusqu’ici nous utilisons le papier pour comptabiliser les heures et le téléphone pour localiser le matériel, mais bientôt nos adhérents pourront voir l’ensemble du matériel disponible. Les réservations seront modérées par le responsable matériel. L’objectif est d’utiliser cet outil pour être plus performant dans l’organisation et éviter les allers-retours inutiles. Par contre, les automoteurs ne seront pas réservables en ligne », précise Cédric Giroud.

(1) Sur le volet achat de matériel, la cuma du Piedmont, qui comptait 70 adhérents et disposait de 46 matériels en 2023, n’envisage pas de réaliser d’investissements significatifs en 2024, d’autant qu’un nouveau tracteur devrait être livré au mois de juin. Seuls le pulvérisateur et la charrue pourraient être remplacés en 2024.

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