En 2024, peut-on financer un bâtiment de cuma avec du photovoltaïque ?
« C’est très difficilement envisageable aujourd’hui de pouvoir le financer en intégralité. D’autant plus pour les projets qui présentent des coûts élevés de terrassement selon l’emplacement et/ou de raccordement. »
Comment bien dimensionner son projet ?
« L’optimum pour tirer le meilleur parti d’une installation photovoltaïque est de viser un projet de 300 kWc. Cela représente un bâtiment d’une surface de toiture d’environ 1 500 m2. En dessous, la contribution de la vente d’électricité au financement du bâtiment sera plus difficile. L’orientation conseillée pour un bâtiment photovoltaïque est plein sud. Les rendements seront un peu moins bons avec un bâtiment bi-pente exposé est-ouest. Mais l’intégration paysagère sera meilleure en présence d’un bâtiment moins haut et d’une pente de toit moins forte. »
Quels sont les points de blocage potentiels ?
« Il y a en a plusieurs. Citons la difficulté à établir un business plan, compte tenu de l’évolution parallèle de plusieurs variables de rentabilité, telles que le prix d’achat de l’électricité (jusqu’au 31 décembre 2023, le tarif du kilowattheure était à 0,1208 €, il est prévu qu’il redescende à 0,1171 € en début d’année), le prix des panneaux (après une diminution de prix ces derniers mois, ils pourraient remonter en milieu d’année), les taux d’intérêt des emprunts, sans oublier le coût de construction des bâtiments. Or pendant la période entre le montage du projet et l’autorisation de raccordement par Enedis, il peut se passer plusieurs mois au cours desquels l’une des variables de prix peut bouger. Ce qui peut avantager ou compromettre la rentabilité du projet.
Autre point de blocage : la distance entre le bâtiment et le point de raccordement. Au-dessus de 300 m, les coûts deviennent prohibitifs. »
Avez-vous des projets en cours dans les cuma en Dordogne ?
« Depuis l’évolution des statuts de cuma en fin 2022, autorisant celle-ci à investir elle-même dans une toiture photovoltaïque, trois cuma de notre département réfléchissent à cette éventualité. Un des trois projets est bien avancé. Les deux autres sont encore au stade de la réflexion. Compte-tenu du montant financier de cet investissement qui s’appréhende généralement sur une durée de 20 ans (durée des contrats d’achat de l’électricité), les groupes hésitent.
L’éventualité de recourir à un tiers investisseur capable de financer le bâtiment et l’installation photovoltaïque, puis de le mettre à disposition, est une option qui peut intéresser les cuma. Cela peut les rassurer de ne pas avoir à investir elles-mêmes ! Certes, elles ne seront pas propriétaires du bâtiment pendant une longue période, de l’ordre de 30 ans en général. Mais elles auront à disposition un bâtiment qui représente un précieux outil pour le fonctionnement des groupes. »
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