Les valeurs de débit de chantier “à dire d’expert” s’avèrent insuffisantes pour qui veut s’en servir pour organiser. Ainsi que pour prévoir au plus juste l’activité d’un nouvel investissement. Les déplacements entre l’exploitation et les parcelles représentent en effet un temps non négligeable. Pour y voir plus clair, le service agroéquipements de la fncuma suit, avec l’appui des animateurs du réseau, une population de compteurs connectés Karnott. Le but est de chiffrer les débits de chantier réels, en tenant compte du temps passé sur la route. Seules les activités correspondant à de vrais travaux sont prises en compte, mais certaines parcelles peuvent être traitées en plusieurs fois. Cela explique qu’on parle de surface travaillée et non de surface de parcelle.
Débits de chantier réels : chiffrer les pertes de temps
Les tendances n’ont rien de nouveau : chacun sait qu’on perd moins de temps dans une parcelle grande et en longueur que dans une parcelle petite et biscornue ! Mais ici la différence est chiffrée. Ce sont autant d’éléments utiles pour mieux organiser les travaux, et dans une cuma, pour mieux arbitrer les ordres de passage entre adhérents. Se baser uniquement sur l’ordre dans lequel arrivent les réservations peut conduire à multiplier exagérément les kilomètres sur route. D’autre part, il est intéressant de savoir combien coûtent réellement les chantiers à longue distance.
Les données qui suivent concernent un rouleau destructeur de couverts végétaux, suivi sur 65 chantiers, pour un total d’activité de 1 517 ha. En moyenne, il a offert un débit de 6,6 ha/h en parcelle. Mais, compte tenu des déplacements, la vraie valeur se situe à seulement 4,6 ha/h. Notre matériel a en effet parcouru 810 km, donc environ 1 km pour 2 ha travaillés.
La surface travaillée a un impact non négligeable
En rentrant dans le détail, il s’avère que la surface des chantiers a un effet non négligeable sur la productivité de cet ensemble. Pour moins de 15 ha travaillé, le débit s’élève à 6,2 ha/h. Pour plus de 30 ha, il monte à 7 ha/h, soit 13 % de mieux. La vitesse d’avancement moyenne s’avère également supérieure de 14 % dans les grandes parcelles, sans doute en raison du plus faible nombre de manœuvres.
Dans un second temps, nous avons distingué deux lots de chantiers, selon qu’ils demandaient moins ou plus de 12 km de trajet aller et retour. Le premier représente l’activité d’un rouleau que les responsables voudraient voir tourner seulement à proximité. Il totaliserait alors 684 ha et le chantier coûterait 16 €/ha. Mais cela à condition que les 140 h de tracteur que représentent les chantiers éloignés laissés de côté soient occupées avec d’autres matériels. Sinon, avec 460 h/an au lieu de 600, le tracteur coûterait environ 1 €/h de plus.
Des coûts similaires
Ces interventions ayant demandé plus de 12 km de déplacements pèsent quant à elles un total de 833 ha dans les enregistrements de notre rouleau. Ils affichent en fait un coût identique. Et même légèrement inférieur à celui des chantiers de proximité, malgré le temps supplémentaire perdu sur la route.
L’explication : les surfaces concernées par chaque intervention s’avèrent deux fois plus grandes que pour les chantiers à moins de 12 km. On va plus loin mais pour de plus grosses séquences de travail. L’extension géographique de l’activité n’en augmente pas le coût pour les adhérents.
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