L’AG de l’Union des cuma des Pays de la Loire du 8 février à Riaillé (44) conclut le cycle initié un mois plus tôt. La fédération exposait son projet politique aux attentes des adhérents lors de ses quatre assemblées départementales. « Un objectif aujourd’hui est de confronter les idées que l’on a eues, pour voir si l’on continue d’y mettre de l’énergie partout sur nos territoires », introduit Caroline Quintela, animatrice référente pour la Loire-Atlantique.
Des signaux encourageants à l’AG de l’Union des cuma des Pays de la Loire
À l’issue des travaux, le président de l’Union des cuma Laurent Lesage retient un message très positif. Les signaux sont encourageants. « On voit que nous sommes dans le vrai. » Derrière le slogan « nous voulons une agriculture nombreuse, plurielle et épanouie », son projet pousse l’action de l’Union en particulier vers l’appui des cuma, l’installation et l’innovation pour les dix ans qui viennent.
Or Laurent Lesage analyse : « À chaque endroit, nous avons vu des cuma qui s’interrogent et se projettent à 5 ou 10 ans. Nous avons eu des témoignages de cuma qui enclenchent des projets sur ces sujets », y compris celui de l’installation.
Innovation, installations, le terrain est à l’action
Pourtant, l’enquête des étudiants du Campus de Pouillé auprès de responsables de cuma souligne une ambiguïté : La majorité des cuma n’entendrait pas agir directement à propos de la transmission des exploitations agricoles. Pourtant cet enjeu s’apparente assez souvent une inquiétude dans les groupes. Encore lors d’une séquence d’ateliers de réflexion de cette AG, l’hésitation s’exprime : « La cuma crée naturellement un terreau favorable à l’arrivée de nouveaux agriculteurs. En cela nos coopératives sont actrices de l’installation. Mais est-ce leur rôle d’aller beaucoup plus loin ? » interroge un responsable participant.
Christophe Perraud propose un exemple : « Notre cuma a organisé des rencontres en collèges. Nous leur proposons des stages de 3ème. » Au-delà de la satisfaction des adhérents mobilisés qui ont ainsi « un rôle à jouer », l’administrateur de l’Union parie : « Parce que l’on travaille en collectif, que l’on est ouverts… on donne sans doute envie d’agriculture et peut-être que ces collégiens, ce sont des jeunes que nous retrouverons dans une dizaine d’années. »
Soutien du quotidien
À Riaillé, le développement d’une cuma locale insiste sur un autre volet : le soutien des dirigeants. La forte évolution de la cuma des Forêts sur les dernières années, aboutit à une structure de cinq salariés (et un apprenti) dédiés à la mécanique ou à la conduite. Elle réalise un chiffre d’affaires de 850 000 € et compte enfin plus de 120 adhérents. Dans la cour, les matériels nombreux, récents et diverses témoignent du niveau de service qu’elle propose. Ses représentants listent les derniers investissements et expliquent : « Si quelqu’un propose un projet viable, nous investissons, comme ça a été le cas avec le trieur en intercuma. » Mais son président Sylvain Desormeaux insiste surtout : « Sans notre secrétaire administrative, il nous serait impossible de gérer le quotidien d’une cuma pareille. »
« Nous ne pouvons pas avoir toutes les compétences. Mais en se faisant bien aider, on peut faire des choses », reprend Christophe Perraud. Pour lui, « lorsque l’on est administrateur en première ligne, c’est indispensable d’être accompagné dans la durée pour ne pas tomber dans la gestion uniquement des problèmes, or c’est précisément ça qui ne donne pas envie de s’investir dans les responsabilités. » L’administrateur, dont c’était la dernière assemblée générale dans cette fonction, argumente ainsi le bien fondé de ce nouveau projet politique. Le président Laurent Lesage acquiesce, sans manquer de rappeler et saluer l’investissement de son prédécesseur particulièrement inspirant.
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