Les journées portes ouvertes offrent aux élèves des perspectives. La cuma du Bocage nantais, ce sont 190 adhérents et 12 salariés, pour 1,5 M€ de chiffre d’affaires avec presque 400 matériels et 2 ateliers. L’un d’eux, sur la commune de Notre-Dame-des-Landes, qui vient de sérieusement monter en gamme, s’adosse à un espace de bureaux, des vestiaires et une salle de réunion. C’est ici qu’en Loire-Atlantique, l’Union des cuma accueille les élèves dans le cadre de son événement ‘les jeunes poussent en cuma 2023’. Benoît Gautier, agriculteur à Abbaretz, fait les présentations. En tant que responsable de l’Union des cuma mais aussi d’adhérent à deux cuma différentes, il met en avant la diversité de ces groupes et balaye les moult volets qui favorisent la réussite des agriculteurs adhérents, en insistant notamment sur le partage d’expériences.
Lors des journées portes ouvertes, les cuma s’affichent dans leur diversité
Sur la demi-journée, les exposés thématiques s’enchaînent. Ils n’éludent ni les questions de l’engagement, ni les règles du fonctionnement des groupes ou l’organisation du partage d’outils. Un étudiant interroge. Un cumiste répond : La disponibilité du matériel est bien une préoccupation de premier plan. Les groupes prévoient des organisations grâce auxquelles« les adhérents restent décisionnaires de leurs chantiers. »
Les chapitres alertent sur les charges de mécanisation. Ils éveillent enfin à propos des notions de temps de travail. Sur l’atelier « délégation des travaux », deux agriculteurs détaillent l’articulation entre leur cuma et la vie de leur exploitation. Romain Drouet est associé d’un élevage adhérent de la cuma hôte. S’il avoue apprécier la conduite d’un tracteur lors de la fauche, c’est un chantier que son exploitation familiale délègue désormais. « Le service complet de la cuma, avec son groupe 9 m, est performant. Cela nous coûte moins cher que de nous équiper en faucheuse de 3 m. »
Immersion sur le terrain à l’occasion des portes ouvertes
Le président de la cuma de la Brutz, Thomas Baron, développe pour sa part une autre stratégie. « Nous ne déléguons pas de travaux à la cuma. » Néanmoins, la mutualisation des investissements en matériel implique qu’ils coûtent moins cher. « En conséquence, nous pouvons embaucher. Nous sommes ainsi plus nombreux au niveau de notre élevage pour assurer l’ensemble des tâches. »
L’Union des cuma propose un de ces rendez-vous dans chacun de ses départements. Face aux porte-paroles des coopératives, des centaines d’élèves découvrent ainsi les spécificités de ces organisations. Ils sont presque 550 cette année aux quatre rencontres 2023. Comme tous les ans, des élèves de l’Issat des Pays de Vilaine (Redon) en font partie. Leur sortie scolaire sert de base au cours d’économie. « L’objectif est d’aborder des notions de coût et de connaître les solutions qui existent pour utiliser du matériel sur une exploitation », explique l’un des enseignants qui les accompagne. « Aujourd’hui, c’est la cuma. Ils verront aussi une ETA et une ferme équipée avec beaucoup de matériels. À partir de ces visites, nous mettons en avant les avantages et les inconvénients de chaque solution. »
La rencontre d’employeurs et de futurs demandeurs d’emploi
L’établissement de Redon inscrit cette journée dans l’agenda des classes de seconde « élevage et agroéquipement ». « Pour ces jeunes, c’est une entrée en matière », poursuit leur enseignant. « Ils entendent aussi ce que leurs futurs recruteurs attendent d’eux. » Yvonnick Deniaud, chef d’atelier de la cuma Saint-Joseph, avec son homologue de la cuma du Bocage nantais, Denis Niel, listent quelques-unes des qualités requises : « Il faut aimer le relationnel et être réactif, polyvalent, ouvert d’esprit. Le chauffeur doit être capable de comprendre l’objectif technique de l’adhérent, pourquoi il demande tel réglage et qu’il puisse apporter un conseil sur les interventions grâce à ses connaissances du matériel. » Thomas Baron complète : « Outre le sérieux et la ponctualité, nous attendons d’un salarié de cuma de la discrétion. Ce qui se passe chez un adhérent reste chez l’adhérent. »
À plusieurs reprises, les intervenants évoquent le temps de travail. « Nous avons vu des agriculteurs et des salariés agricoles qui aspirent à un volume horaire comparable celui d’autres secteurs d’activité », retient l’enseignant redonnais. « Ce sont des témoignages qui participent à faire évoluer les mentalités. Surtout, on constate que les agriculteurs de plus en plus difficilement sans aide. Aujourd’hui, les cuma ont montré qu’elles sont une aide. »
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