L’élevage saisit l’opportunité de la méthanisation
Entre-temps, le jeune homme entend parler des installations de microméthanisation. « J’en ai discuté avec mon père pour ne pas passer à côté de cette opportunité. Pour être rentable, il fallait un troupeau de 120 ou 140 vaches. Moi j’étais en Terminale. Il me restait trois ans d’études et on a donc décidé de faire tout de suite un bâtiment pour 120 laitières. Nous avons aussi construit l’unité de microméthanisation en même temps, avec Bioelectric », ajoute Corentin Caudron. L’unité avec son moteur de 33 kW se mettra en route en janvier 2023. Sur la première année, avec une centaine de vaches, les agriculteurs ont atteint 70 à 75 % du potentiel. Cette année, ils sont plus à 80 % et Corentin espère arriver aux 90/95 % lorsque son troupeau aura atteint les 120 vaches.
23 centimes par kilowattheure
L’exploitation agricole vend l’intégralité de sa production d’électricité à EDF. « Avec la prime d’effluent d’élevage, qui est à un peu plus de cinq centimes, et le prix de base à dix-huit centimes depuis février, ça nous fait un tarif d’environ 0,23 €/kWh », détaille le jeune éleveur. Sur la partie chaleur, la valorisation est un projet en cours. L’idée est de chauffer l’eau de lavage des robots et du tank. Par ailleurs, « nous avons commencé à mettre en place des tuyaux calorifugés pour chauffer, pendant l’hiver, la maison qui se trouve à 80 m. »
La microméthanisation s’intègre avantageusement sur l’élevage
Satisfait par l’installation, sa fiabilité, Corentin estime passer entre dix et quinze minutes par jour sur l’unité de production d’énergie. Il détaille : « Tous les matins, je fais un petit tour de l’installation. Ce que j’apprécie aussi avec l’application sur mon téléphone, c’est de pouvoir surveiller la production de gaz, la température des moteurs… » L’entretien, lui, a lieu toutes les 800 heures, avec vidange et changement de bougies. « À deux ça nous prend trois quarts d’heure. »
Enfin, le digestat liquide (qu’il a fait analyser) présente au mètre cube : 4 unités d’azote, 1,2 de phosphore et un peu plus de 2 de potasse. Gros avantage par rapport au lisier : « Depuis qu’on est passé avec le digestat il n’y a plus d’odeurs. » Au niveau sociétal, c’est appréciable. Corentin Caudron souligne d’ailleurs que ses voisins lui ont fait la remarque. Il conclut : « Niveau rentabilité, on ne fait pas fortune mais ça reste un plus appréciable et je pense que c’est un atout dans la démarche bas carbone que les laiteries mettent en avant. »
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