La méthanisation présente de nombreux intérêts agricoles. Citons en particulier le retour au sol d’un fertilisant organique. Elle peut résoudre aussi des difficultés de gestion des effluents dans certaines exploitations. Mais la méthanisation est d’abord une source de diversification des revenus susceptible de conforter l’équilibre économique des exploitations.
5 ans pour réaliser un projet en moyenne
Cependant, cette nouvelle production agro-énergétique exige de lourds investissements financiers et humains. Elle demande de l’opiniâtreté et de la persévérance de par les délais de réalisation et les divers imprévus techniques, administratifs, réglementaires, financiers…, rencontrés. Entre la naissance du projet et le démarrage d’une unité d’injection, on compte en moyenne 5 ans! Se rajoutent éventuellement des difficultés d’acceptabilité des projets dans certaines zones. Il s’agit donc de projets qui nécessitent d’être mûris pour progresser en compétences.
Tarifs garantis
En contrepartie de ces contraintes, cette filière offre des garanties de rachat sur 15 ans du gaz ou de l’électricité produits, à des tarifs assurés. Aucune autre production agricole n’a une pareille maîtrise des prix de vente sur le long terme!
Dans toutes les régions, l’attrait pour la production de biogaz décolle. Les constructeurs, installateurs et bureaux d’études peu scrupuleux, présents au départ sur ce marché émergent, ont pour la plupart mis la clé sous la porte. On est loin de la période, une quinzaine d’années désormais, où seuls des agriculteurs «francs-tireurs» défrichaient obstinément ce nouveau champ d’énergie renouvelable.
Désormais, le contexte ambiant est plus incitatif. «En Nouvelle-Aquitaine, une feuille de route régionale dédiée à la transition énergétique et écologique a été adoptée le 9 juillet 2019: Néo Terra. Elle vise à atteindre 45% d’énergies renouvelables dans le mix énergétique en 2030 et 100% en 2050. Ainsi que 30% de gaz vert injecté dans les réseaux régionaux en 2030. Avec l’objectif de devenir exportateur de gaz vert en 2050», témoigne Juliette Chenel, animatrice de MéthaN-Action (Dispositif d’accompagnement à la méthanisation en Nouvelle-Aquitaine), géré par la Frcuma Nouvelle-Aquitaine.
Cogénération ou injection
Deux modes de valorisation existent aujourd’hui. Ils ont chacun leurs atouts et leurs contraintes:
- la cogénération, qui transforme le biogaz en électricité d’une part et en chaleur d’autre part,
- l’injection de biométhane (biogaz épuré) dans les réseaux de gaz (distribution ou transport).
Pour le premier secteur, ce sont 180 MWe (mégawatt
