Un groupe guidé par l’amitié et la confiance

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Un groupe guidé par l’amitié et la confiance

La nouvelle activité récolte des tomates de conserve a aussi permis de faire rentrer de nouveaux adhérents.

Après cinq ans d’existence, la cuma du Vaccarès dans les Bouches du Rhône continue dans ses investissements ainsi que dans la diversification des productions. Mutualiser du matériel et diminuer les charges de mécanisation est un objectif mais qui va de pair avec un groupe uni par la confiance et l’amitié.

« La création de la cuma du Vaccarès, en 2020, c’est d’abord une histoire d’amitié entre deux familles. C’était en effet une bonne manière de formaliser le travail en entraide qui se pratiquait depuis longtemps », indique Jacques Rozière, président de la cuma. « On a longtemps essayé de faire que les agriculteurs de ma génération soient plus unis mais ça n’a jamais pris. Aujourd’hui avec les jeunes, on a une graine qui germe bien. Et la cuma est une solution pour démarrer quelque chose à plusieurs. Elle permet aussi de transmettre toute une expérience et un savoir ce que je considère comme très importants. »

La récolte du riz comme point de départ de la cuma du Vaccarès

Le premier matériel acheté par la cuma est une moissonneuse-batteuse pour la récolte du riz. car l’entrepreneur qui assurait habituellement cette tâche avait déposé le bilan. « Nous avons donc pris la décision d’acheter une moissonneuse-batteuse en cuma pour la récolte de 350 ha de riz chez les six adhérents », précise le président. Une mission confiée aux jeunes de la cuma. Après avoir un temps envisagé l’achat d’une machine neuve, le groupe se rabat finalement sur de l’occasion. L’investissement s’élève à 85 000 €, mais avec les différentes modifications pour la récolte du riz comme les chenilles, un batteur spécifique… le coût total s’affiche à 100 000 €.

Un parc matériel qui s’étoffe

Après ce premier investissement, la cuma de Vaccarès envisage l’achat d’une pelle mécanique. Chaque exploitation en possède une qui ne sert qu’environ un mois par an. L’idée est donc de prendre une pelle mécanique plus grosse et de faire le tour des exploitations avec un chauffeur dédié. Par contre, le sujet de la traction ne semble pas envisageable. Finalement le projet pelle mécanique ne voit pas le jour. Mais quelques mois plus tard, un tracteur de 250 ch avec un combiné de semis de 6 m vient compléter le parc matériel de la cuma avec en plus un groupe de fauche de 6 m pour la récolte de la luzerne. Un tracteur de 300 ch vient aussi d’être commandé et rejoindra prochainement la cuma.

En revanche, l’activité moisson s’arrête. Les exploitations s’étant agrandies, la moissonneuse-batteuse ne suffisait plus. Vu l’augmentation du prix des matériels, la cuma prend finalement la décision de confier cette activité à une entreprise.

La moissonneuse batteuse: premier investissement pour la cuma du Vaccarès.

Avec l'augmentation des surfaces des différentes exploitations la moisson, première activité de la cuma, est aujourd'hui confiée à un entrepreneur.

Une nouvelle branche d’activité

Six adhérents composaient la cuma au départ. « Mais elle reste ouverte principalement pour la génération des enfants, c’est-à-dire pour des personnes entre 25 et 35 ans, souligne le président. Mais il faut qu’ils soient dans le même esprit. car il doit toujours y avoir de la confiance pour que le groupe fonctionne. » C’est un projet de diversification qui a permis de porter à dix le nombre d’adhérents de la cuma. Un groupe a créé une activité de récolte des tomates de conserve. La cuma fait donc l’acquisition d’une récolteuse de tomates. Son choix se porte sur une machine d’occasion. « Comme lors de l’achat de la moissonneuse-batteuse, nous avons passé au moins trois semaines tous ensemble à préparer cette machine, raconte Jacques Rozière. C’était bien de voir tous ces jeunes travailler ensemble. C’est aussi un bon moyen pour souder le groupe. »

Jacques Rozière, président de la cuma du Vaccarès

Jacques Rozière, président de la cuma du Vaccarès, s'attache à cultiver la confiance pour que le groupe fonctionne.

La disparition d’un membre fondateur de la cuma fait qu’aujourd’hui Jacques Rozière reste le seul « ancien » au sein du groupe. « Je suis le président et en quelque sorte le patriarche, constate-t-il. Mon rôle est en quelque sorte d’être l’avocat du diable. Les jeunes arrivent avec des projets et je regarde si tout est cohérent. Je pose des questions. Je demande si c’est vraiment utile. Ils n’aiment pas trop quand je fais ça mais ce n’est pas dans l’esprit d’être un frein au développement de la cuma. Je veux juste continuer de la voir avancer ensemble dans un groupe guidé par l’amitié et la confiance. »

Chiffres clés

10 adhérents

Chiffre d’affaires: 100 000 €

Matériels : 2 tracteurs de 250 et 300 ch, un combiné de semis de 6 m, un groupe de fauche de 6 m, une remorque polybenne avec 4 bennes, une récolteuse automotrice de tomates pour conserve.

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