Comment mobiliser les jeunes de manière à leur donner envie de reprendre les postes de président et de trésorier ? Pour ce faire, il est préférable de ne pas attendre le départ en retraite des responsables. Il vaut mieux impliquer les jeunes dès les premières années de leur installation. C’est ainsi que cela s’est passé dans la cuma du Pont de Saulay, à Orbigny en Indre-et-Loire.
Regroupement des cuma du Pont de Saulay et de l’Olivet
En 2014, la cuma du Pont de Saulay s’est regroupée avec la cuma de l’Olivet. Les présidents et trésoriers des deux cuma en ont profité pour transmettre leurs mandats, tout en restant dans le conseil d’administration pour accompagner la transition. Les années suivantes, ils ont laissé la place à leurs associés de GAEC, plus jeunes.
Aujourd’hui, la moitié des administrateurs ont entre 26 et 40 ans. La cuma a considérablement évolué avec de nouvelles activités : deux andaineurs à tapis, un tracteur, un groupe de fauche, une tonne à lisier avec rampe à pendillards, un épandeur à table. Elle renouvelle aussi régulièrement la plupart des matériels, en particulier l’ensileuse. La cuma propose un panel de matériels qui offrent beaucoup d’options aux adhérents, notamment les éleveurs.
Le GIEE pour répondre aux questions des jeunes
Les agriculteurs sont incités à changer leurs pratiques afin d’améliorer la résilience de leurs exploitations face au contexte d’augmentation des prix et de dérèglement climatique. Pour la cuma du Pont de Saulay, les éleveurs en bovins lait ont exprimé le besoin de creuser différentes pistes de façon à faire évoluer leurs pratiques. Pour cela, un groupement d’intérêt économique et environnemental (GIEE) “émergence” a été mis en place en 2022. D’abord sur un an, pour commencer à étudier des pistes et définir des axes de travail. Cette émergence s’est conclue fin juin 2023 par la demande en reconnaissance en GIEE, afin de développer différentes actions sur trois ans :
- l’autonomie alimentaire en protéines.
- l’amélioration de la fertilité des sols tout en réduisant les achats -d’engrais chimique.
- la gestion collective en cuma du parc matériel et des chantiers collectifs, afin de diminuer les consommations de carburant et limiter les pics de travail.
Plusieurs essais et visites
Dans cette démarche collective, différents essais sont prévus. Les membres du GIEE prévoient des essais sur la composition des prairies multi-espèces durables (cinq ans), l’impact de la fertilisation organique, les techniques de semis en maïs fourrager (densité et précocité), la culture de colza d’hiver sous couvert de luzerne, la récolte des fourrages ensilés (avec ou sans fanage), une formation sur le tassement des sols. Sans oublier des visites sur des exploitations du secteur, notamment celles équipées en épandage sans tonne.
Ce projet permet aux jeunes de -s’intégrer pleinement au groupe cuma et d’échanger sur des sujets concrets. Ils s’impliquent dans les choix d’investissement effectués dans la cuma, et donc aussi dans sa gestion. Une excellente manière de mettre le pied à l’étrier…
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