Aujourd’hui, la cuma Avenir en Cote des Bar regroupe 8 adhérents, dont 6 sont en cuma viticole intégrale avec une mise en commun des tracteurs enjambeurs et plus de 40 outils allant du sécateur à la cellule de pulvérisation. «Historiquement, bien avant la création de la cuma, il y avait déjà de l’entraide entre les viticulteurs du groupe. Tant au niveau cultural qu’œnologique» explique Adeline Bonnet, secrétaire de la cuma Avenir en Cote des Bar. Il y avait aussi un état d’esprit commun. «Certains étaient en bio, d’autres avaient la certification Terra Vitis, mais tous partageaient la philosophie de la viticulture durable».
La volonté de partager le matériel est venue naturellement
Une association reconnue Giee est mise en place en 2017 pour travailler sur cette thématique avec des réflexions notamment sur la gestion des intrants, la biodiversité, la gestion de l’érosion et de la fertilisation par des couverts végétaux. Au préalable, différents vignerons travaillaient ces axes, chacun de leur côté. Tous ont alors souhaité aller plus loin, «mutualiser les idées, mais aussi les moyens» et la cuma Avenir en Cote des Bar est créée en février 2018.
GIEE
«Les techniques, on allait tous les mettre en place chacun de notre côté. Là on les a mises en commun» explique Adeline Bonnet. «Finalement, en travaillant déjà en entraide, la volonté de partager le matériel est venue naturellement. Il fallait formaliser notre système d’entraide.» La création de la cuma a également permis de mieux valoriser le matériel, «le matériel saisonnier coûte cher et, par définition, passe une grosse partie de l’année dans le bâtiment. Il est plus intéressant de partager.»
Gagner en efficience et en réactivité
Cette nouvelle organisation a également apporté un gain en efficacité, via un regroupement des travaux en ilots. «L’objectif est d’éviter des trajets inutiles entre les parcelles et les exploitations pour chaque adhérent, et donc de perdre du temps sur la route. Cette organisation nous permettra aussi de gagner en réactivité, par exemple pour la pulvérisation en années pluvieuses.» Un gain de réactivité déjà illustré en 2018, quand plusieurs adhérents voient leurs ensembles de pulvérisation tomber en panne: «le fait d’être en cuma a permis de faire les traitements dans les temps». De même, «si quelqu’un tombe malade, tout le monde est capable d’aider.»
«Une cuma, ce n’est pas que du matériel que l’on met en commun» insiste Florent Grados, adhérent à la cuma, «c’est aussi de l’humain.» «La sectorisation des travaux offre un bon partage des tâches et permet de gagner en efficacité tout en faisant travailler la machine plus longtemps et donc d’optimiser son coût. Pouvoir connaître le coût d’une machine à l’heure ou à l’hectare est un des gros intérêts d’une cuma.»
«Le vrai défi pour notre cuma sera, à l’avenir, d’approfondir encore cette organisation et d’affiner les règles, qui font fonctionner le groupe, dans le règlement intérieur», annonce Adeline Bonnet. L’emploi est également un axe de travail. Aujourd’hui adhérente à un groupement d’employeurs, la cuma recherche actuellement deux salariés tractoristes.
Article extrait du numéro spécial Entraid’ Grand Est édition Champagne-Ardennes – Janvier 2020.