Les transmissions à variation continue des tracteurs sont pilotées en même temps que le régime moteur. L’électronique ajuste le rapport de démultiplication autant que le régime, à partir d’un modèle «moyen» ou des demandes du chauffeur.
Mais cette dernière possibilité est sous-utilisée, estiment les experts, à l’image de Fabrice Maitrot, opérateur de banc d’essai moteur à la fédération des cuma Bourgogne Franche-Comté: «En discutant avec les agriculteurs lors du passage au banc, on s’aperçoit qu’ils utilisent souvent le mode automatique. Mais ce réglage ne laisse pas beaucoup descendre le régime moteur. Durant les travaux peu exigeants, le moteur n’est pas assez sollicité.» Conséquences: il consomme plus et il perd à terme en performances. Nassim Hamiti, chargé de mission à la Fncuma, confirme: «Nous constatons que les constructeurs proposent un mode ‘automatique’ et préconisent de l’utiliser.»
Choisir ses priorités
Or, les utilisateurs avertis et formés font beaucoup mieux. Généralement, il est d’abord possible de choisir parmi deux priorités. Soit on souhaite conserver un régime moteur donné et le système modifie la vitesse d’avancement. Soit on cherche une vitesse donnée et le système modifie le régime. Un autre réglage revient à décider de combien on laisse le moteur descendre en régime quand il rencontre une résistance.
Au cours d’une formation organisée récemment dans l’Ouest par la Fncuma, un groupe de conseillers en agroéquipement a pu entrer dans le détail des réglages proposés par plusieurs grands constructeurs de tracteurs. Ils engagent les utilisateurs à faire de même pour leur propre tracteur et à le passer au banc d’essai moteur pour affiner les paramètres.
En complément, voir aussi ce que pensent des transmissions à variation continue un agriculteur de l’Ain ayant vécu une expérience négative, et les chauffeurs salariés de cuma que nous avons interrogés, en particulier vis-à-vis des risques de perte de frein moteur..