Depuis plus de 15 ans, cuma Bourgogne Franche-Comté réalise des diagnostics de banc d’essai mobile. Dans le Nord-Est, ce sont ainsi 716 diagnostics avec mesure de la consommation de carburant qui ont été effectués entre 2016 et 2018 (dont 435 ont pu être comparés avec un essai officiel Ocde).
Ce n’est pas une surprise, les tracteurs achetés sont de plus en plus puissants, avec près de 40ch gagnés en 10ans.
S’il faut dresser un portrait-robot du tracteur type passé au banc d’essai par cuma Bourgogne Franche-Comté, il s’agit d’un modèle de 160ch âgé de 8ans et affichant 3500heures au compteur. A noter, 50% des tracteurs analysés ont une puissance comprise entre 135 et 185ch (le tracteur le plus puissant développait 347ch).
Une utilisation annuelle parfois insuffisante
Si on s’intéresse à l’âge des tracteurs et à leur utilisation moyenne selon leur puissance, on constate que les tracteurs de plus de 200ch sont utilisés en moyenne 416heures par an. Un volume qui parait faible pour rentabiliser correctement ce type de modèles.
Toutes puissances confondues, 50% des tracteurs analysés affichent une utilisation annuelle moyenne comprise entre 339 et 513heures. Le record relevé: 1337heures par an !
Des tracteurs qui font bien leur puissance
De manière globale, il a été constaté lors des mesures que les tracteurs développaient bien la puissance promise sur la fiche technique. En moyenne, elle est même 4,04% supérieure à celle annoncée. 50% des tracteurs ont une puissance moyenne comprise entre -1,6% et +7,6% par rapport à l’origine.
En revanche, dans 6,6% des cas, la puissance développée est supérieure d’au moins 20% à celle affichée. «Ce chiffre est à pondérer, car lié à des interventions d’augmentation de puissance par la pose d’une « puce » ou d’un « boitier additionnel » ou par la modification de la cartographie moteur», explique Fabrice Maitrot (opérateur du banc de cuma Bourgogne Franche-Comté).
«Généralement modérées et tolérables par la mécanique en se limitant à +10 voire +15% par rapport à l’origine, il a cependant été observé des augmentations de +35% suite à des interventions réalisées hors concessions.»
Pourquoi a-t-on l’impression qu’il tire moins?
Si les tracteurs passés au banc d’essai affichent des performances équivalentes à celles annoncées, certains propriétaires s’estiment déçus de la puissance de leur tracteur. Une impression qui s’explique par plusieurs raisons selon Fabrice Maitrot, parmi lesquelles :
- les normes de puissance commerciales correspondent aujourd’hui à la puissance brute du moteur nu avec un nombre variable d’accessoires moteur absents, ce qui conduit à un écart de 10 à 12% avec la puissance utilisable à la prise de force;
- les surpuissances (également appelées Epm ou boost) ne se déclenchent que dans certaines conditions prédéfinies et propres à chaque marque;
- le ressenti de la puissance moteur par le chauffeur est en partie filtré par les équipements liés aux normes anti-pollution.
90,8% des tracteurs avec un (très) bon rendement moteur
Enfin, passer un tracteur au banc de puissance permet également de mesurer sa consommation spécifique. Exprimée en gr.kW/h, elle correspond à la quantité de carburant nécessaire pour produire une énergie d’un kW/h.
«La consommation spécifique moyenne du parc de tracteurs est supérieure de 1,46% en moyenne par rapport à l’essai officiel Ocde», précise Fabrice Maitrot dans son rapport « Diagnostic banc d’essai moteur 2016-2018 ». «50% des moteurs ont une consommation spécifique comprise entre -2,13% et +4,56%. Au final, 90,8% des tracteurs ont un bon ou très bon rendement moteur.»
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Pour en savoir plus et consulter la brochure « Diagnostic banc d’essai moteur 2016-2018 / Caractérisation du parc tracteur », rendez-vous sur le site de cuma Bourgogne Franche-Comté: www.bourgogne-franche-comte.cuma.fr