Le semoir impose l’achat de tracteurs
Ce sont les stratégies d’achat d’outils attelés qui ont initié le besoin de tracteur. « Si la cuma n’avait pas investi dans un semoir monograine rapide, il n’y aurait pas de tracteur. » C’est l’explication de plusieurs adhérents dont celle du président Pascal Rolland, qui a participé ensemble à la longue réflexion menée depuis début 2022.
Avec la technologie embarquée, une cuve frontale et un gabarit non négligeable, il n’était pas question de dételer ce genre de semoir chaque matin. Personne n’ayant la possibilité de laisser un tracteur pour toute la saison de semis, il paraissait donc logique d’avoir un ensemble à demeure.
Pérenniser la nouvelle activité
Mais semer au printemps et un peu de colza en été ne crée pas la rentabilité d’un tracteur, alors comment faire ? Les tours de table ont permis d’identifier des besoins réguliers en été et pendant l’automne pour deux exploitations. Celles-ci annoncent être prêtes à engager 300 heures. On s’approche du but, mais se pose alors la question du risque et de l’alternative à l’absence du tracteur. La question du binage vient s’immiscer dans les conversations. En effet, la cuma s’est également équipée lors de l’achat du semoir en complément.
C’est là que de nouvelles propositions émanent d’autres adhérents. « Et si on mettait un second tracteur prioritaire pour le noyau de nos quatre fermes ? » « Mais celui-ci doit être équipé en roues étroites pour le binage tout en jouant le rôle de tracteur de secours pour tous si besoin ? »
Au fur et à mesure des discussions, le projet se cale finalement sur 1 000 heures engagées. Ave un prix moyen et deux tracteurs polyvalents de 175 chevaux identiques sauf pour les pneumatiques.
Tracteurs en cuma : un bon investissement
Un an s’est écoulé depuis les livraisons en automne 2022 des deux tracteurs et de l’avis des responsables, l’objectif est globalement atteint. La notion de disponibilité et de priorité à certains travaux reste correcte.
Les engagements seront légèrement dépassés et le tarif prévisionnel de 30 €/h pourrait être un peu revu à la baisse. Mais l’accès au tracteur sans trop de pression d’organisation reste un élément fort du raisonnement et il n’est pas question de chercher absolument des heures supplémentaires.
La cuma ayant investi dans bon nombre de matériels saisonniers (épandeurs, broyeur, distributeur engrais…), on se rend compte que ce sont souvent des outils collectifs qui sont attelés sur les tracteurs, ce qui facilite l’organisation et l’efficacité. Il y a encore du progrès à faire dans ce domaine mais les premiers résultats encouragent à continuer.
Des prix de tracteurs plus attractifs pour la cuma
À cela, s’ajoute le timing du projet qui s’est finalement décidé à une époque favorable où les prix et les taux financiers n’avaient rien à voir avec ce que l’on connaît actuellement. Pour ce projet, les tracteurs ont été achetés à 850 €/ch et sont financés à 1,2 % sur 10 ans.
Un travail de réflexion sur la stratégie de constitution de capital social en plusieurs années et le niveau global à atteindre a été mené. Le groupe a travaillé sur différentes hypothèses de renouvellement rapide ou non. Le groupe s’est aussi sécurisé en prenant des contrats de garantie de trois ans. Il faudra juste à provisionner pour des pneumatiques.
En résumé, après une longue période de réflexion qui avait du mal à aboutir, ce sont finalement indirectement des aides du plan de relance liées aux outils qui ont permis de franchir le cap du tracteur.
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