Une entité ancrée localement, avec une histoire qui lie les hommes, pour un matériel moderne, performant, qui soit facilement disponible à proximité de la ferme… La description vous dit quelque chose ?
Pour Jean-Yves Morice (CerFrance 53-72), intervenant invité à l’assemblée générale de la section 72 de l’Union des cuma des Pays de la Loire, c’est en tout cas un outil d’avenir, une réponse pleine d’atouts à ce qu’il observe. Impossible aujourd’hui d’imaginer un prix du lait stable et maîtrisé par exemple. Ce qui lui fait dire: «je vois qu’il faut augmenter la flexibilité des systèmes économiques de production agricole.» Inutile de préciser que cet impératif est incompatible avec l’idée de générer des charges fixes sur son exploitation.
En tant que conseiller économique, Jean-Yves Morice voit venir une autre tendance: «le degré de technologie des outils agricoles», leurs capacités…, tout augmente. Naturellement, leur coût aussi. Ainsi, «l’acquisition des matériels sera de plus en plus difficile et de moins en moins pertinente au niveau individuel», sans compter qu’il en va de même de leur utilisation. Car pour tirer la pleine mesure d’un engin truffé d’options, mieux vaut le laisser entre des mains dont c’est le métier.
Choisir et non subir
«Il faut changer la culture de l’agriculteur vis-à-vis de la mécanisation, que le tracteur devienne un facteur de production», reconnaît Jean-Yves Morice, tout en trouvant intéressante la démarche des deux jeunes agriculteurs avec qui il partageait la tribune de ce 8 février. «Les charges de mécanisation dépendent d’une stratégie à mener dont les effets se mesurent sur le temps long.»
En réalisant le diagnostic Mécagest lors d’une formation, Gaëtan Veron et Etienne Lemarié s’inscrivent dans une démarche où «ils anticipent leur mécanisation au lieu de la subir. Avant de faire un choix, ils font un bilan de leur situation.» Jean-Yves Morice souligne ainsi le mot «choix», sans remettre en cause que la politique de mécanisation de l’agriculteur résulte de choix qui lui reviennent, aussi en fonction de son affinité avec le matériel.
Qu’elle soit forte, comme dans le cas de Gaëtan, ancien salarié de cuma: «Monter sur le tracteur, ça m’enchante», ou non, comme pour Etienne qui, comme son associée, «préfère être aux animaux, donc déléguer tous les travaux des champs ne nous effraye pas.» La cuma a les armes pour proposer des solutions dans les deux cas. Pour relever le challenge, le conseiller de gestion lui adresse un conseil: faire preuve de souplesse.
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