Le maillage des cuma fait parties des axes de développement en Pays de la Loire. L’AG de la section Maine-et-Loire de l’Union des cuma (le 2 février à Jumelles) a accordé une bonne place à ce sujet. François le Ber, directeur de l’Union, y voit un moyen pour les cuma d’améliorer le service, de limiter les coûts en rationalisant l’usage des matériels sur une plus grande surface et sur une période allongée. Nicolas Binet, président de la cuma de St Georges, a témoigné du regroupement en cours dans son secteur.
Du temps à passer mais ça vaut le coup
«Nous avons commencé par regrouper l’activité ensilage de trois cuma. Il y avait aussi une activité big baler à deux cuma et d’autres échanges.» Au total, cinq cuma d’un même territoire potentiellement candidates à un rapprochement. «Un financement du FRAC nous a permis de mener une enquête auprès des adhérents. Nous avons fait un état des lieux du parc de machines et mis en place quatre commissions pour approfondir différents axes: la gestion, l’emploi, le règlement intérieur, le matériel, etc.» Ils ont utilisé le dispositif DiNA Cuma pour accompagner la réflexion. «Ce genre de démarche représente beaucoup de temps personnel à investir, mais ça vaut le coup.» En novembre dernier, quatre cuma sur cinq ont voté le principe d’une fusion, pour former la cuma Loire Béconnais. Elle rassemblera une centaine d’adhérents, pour environ 800.000€ de CA.
Pas d’hyper-président
La 5e cuma engagée dans la première étape n’entre pas dans la fusion mais jouera le jeu du partenariat. La gouvernance d’un tel ensemble pourrait faire peur. «Nous ne voulions pas d’un hyper-président, précise Nicolas Binet. Nous avons décidé de répartir les responsabilités, en créant quatre pôles dans le conseil d’administration et sept commissions pour s’occuper des différentes catégories de matériels.» Après coup, l’appui du fonds régional FRAC et du dispositif national DiNA s’est révélé très précieux, reconnaissent les responsables de ces cuma. Ils précisent aussi qu’ils ont consulté d’autres groupes ayant suivi la même démarche de rapprochement.
La plateforme de mise en relation des cuma Mycumalink
Pour faciliter le maillage des cuma, la Frcuma développe une plateforme informatique, MyCumalink. Elle offre aujourd’hui un inventaire géolocalisé du parc de matériels (ensileuses, moissonneuses, tracteurs, presse haute densité, tonnes à lisier et désileuses). Un moyen de trouver des contacts pour développer des partenariats ou simplement, pour recueillir des avis d’utilisateurs.
Un marché de 22 ensileuses
Un autre mode de mise en commun arrive aujourd’hui dans les cuma du Maine-et-Loire: l’achat groupé. Yves-Mary Houdmon, président de la cuma Botanica, raconte: «La cuma possède six tracteurs. Quand nous les avons renouvelés, nous avons proposé aux adhérents qui avaient un tracteur à changer, de se joindre à nous. Résultat: dix tracteurs achetés et 6.000 à 7.000 euros d’économies pour chacun.» A l’échelle de la région, l’union des Cuma va tester le regroupement de demandes pour passer des marchés groupés, en lançant des appels d’offre directement auprès des constructeurs. Il se renouvelle par exemple 22 ensileuses par an dans la région, de quoi faire réfléchir les fournisseurs. «Les pièces d’usure pourraient aussi faire l’objet d’appels d’offres communs ».
C’était aussi à l’AG