Le 9 janvier, quatre éleveurs et un producteur de soja, à l’initiative du projet de toasteur de protéagineux en Charente, ont rendu visite à leurs homologues landais. A Rion-des-Landes, Dominique Lollivier, éleveur de volailles bio, est l’un des responsables de l’activité toastage sur le territoire depuis 2015. C’est à cette date qu’est effectué l’investissement sur quatre départements à l’origine.
Tout est parti d’un constat: la PAC oblige à faire des rotations de cultures alors que les éleveurs produisent du soja mais importent du tourteau. Celui-ci traverse l’Atlantique à des prix élevés (presque 600€/t en 2012). D’où l’idée de valoriser la production de soja local permettant de garantir la source des produits. Seule solution technique viable à l’échelle locale: le toastage.
Un gros grille-pain
L’appareil est un «gros grille-pain» pour graines de protéagineux. Cela améliore la digestibilité des protéines pour les ruminants grâce à l’effet by-pass. Cette technique élimine également les facteurs anti-nutritionnels de la graine de soja pour les monogastriques. Un essai a été mené sur des canards et des poulets avec la Secopalm (société de conseil nutritionnel et fournisseur de minéraux) et la Fdcuma du Gers et des Landes. Résultats: des effets bénéfiques sur la croissance des animaux et l’indice de consommation, tout en maintenant la qualité de la viande.
L’investissement est donc lancé. Après deux ans d’utilisation, les volumes doublent et une deuxième machine sera achetée. Le retour d’expérience pour Mathieu Etchegaray, éleveur bovin et responsable de l’activité au sein de la cuma départementale, est très positif. Dans une ration à base maïs, tourteau de soja et lin, il a remplacé les tourteaux par du soja et de la féverole toastés. A la clé, une meilleure appétence, un gain de 20 à 30 jours sur l’engraissement des vaches et une qualité bouchère intacte.
Aujourd’hui, l’utilisation du toasteur est rodée, avec des boucles entre les responsables par zone géographique. Et quelques modifications techniques ont été apportées pour optimiser son utilisation. Cette visite a permis de rencontrer ces deux utilisateurs en volailles et bovins qui ne feraient pas marche arrière.
Essai concluant
Cela a levé les inquiétudes sur une telle machine qui finalement n’est pas plus complexe qu’un séchoir ou qu’une fabrique d’aliment. L’organisation de la cuma demande un peu d’investissement en temps pour les responsables, une à deux fois dans l’année. Pour les adhérents, il faut compter une à deux journées bloquées pour faire fonctionner l’outil pour leur compte. Le bénéfice économique est assuré pour une valorisation du soja ou une production bio. Mais elle reste à confirmer pour la féverole et le lupin en conventionnel.
Ces éléments doivent permettre au groupe de visiteurs de prendre une décision avisée sur l’achat d’une telle machine en Charente. Si vous êtes intéressé ou si vous souhaitez avoir plus d’informations, veuillez contacter Côme Darchis au 06.42.04.43.32.
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