La récolte de tournesol 2023 est quasiment achevée en France. La filière dresse un premier bilan avec de bons rendements. En effet, ceux-ci avoisinent ceux de 2021 avec 26 q/ha, soit plus de 3 q/ha en plus de la moyenne quinquennale. À cela s’ajoutent des surfaces plutôt en hausse avec plus de 840 000 ha emblavés.
Récolte de tournesol 2023 : 2,2 millions de tonnes produites en France
« Une production nationale 2023 proche des 2,2 millions de tonnes, annonce Terres Inovia dans un communiqué. Cela permettra d’approvisionner largement les unités de trituration françaises. Et ainsi de sécuriser les marchés alimentaires de l’huile et des tourteaux d’origine française.
D’un point de vue économique, avec de tels rendements, « le tournesol démontre globalement son intérêt dans la rotation, tant en termes de performances que de revenus », lance Terres Inovia. La filière précise que le tournesol est peu gourmand en intrants. Il permet donc à l’agriculteur de maîtriser ses charges.
Des prix en retrait
Toutefois, les agriculteurs français ne sont pas les seuls à avoir fait une bonne récolte de tournesol en 2023. En effet, nos voisins européens et les gros producteurs que sont l’Ukraine et la Russie connaissent une situation similaire. Sans compter la bonne récolte de colza qui pèse aussi sur le marché des oléagineux. En conséquence, les prix des graines de tournesol sont en retrait.
« Cependant, les prix payés aux producteurs pour la récolte de tournesol 2023 devraient rester supérieurs ou égaux à la moyenne des prix entre 2016 et 2020, soit 350 €/t, selon l’Observatoire Terres Univia et Terres Inovia des coûts de production. Combinés aux bons rendements, les prix en 2023 sont en mesure de générer des marges brutes moyennes de l’ordre de 500 €/ha. »
Malgré les semis tardifs liés aux conditions fraîches et humides du printemps, le tournesol s’est plutôt bien développé. Pendant le reste de la campagne, la plante a pu profiter des bonnes conditions météorologiques. « La fin du cycle, avec l’alternance de périodes chaudes et de précipitations, a engendré une bonne maturation des plantes, fait remarquer Terres Inovia. Les grains ont été récoltés avec des taux d’humidité convenables. »
Des dégâts d’oiseaux
Petit bémol dans le bassin du Sud-Ouest. Là bas, les producteurs ont connu moins de précipitations, mais quelques orages violents qui ont parfois entamé le potentiel de rendement des cultures.
Selon Terres Inovia, « l’état sanitaire des cultures est resté satisfaisant tout au long de la campagne culturale. Grâce, notamment, au panel de variétés, à la mise en œuvre de mesures agronomiques et à la lutte chimique. »
Cependant, de nombreux dégâts d’oiseaux ont été constatés dans l’Hexagone. Environ 10 % des parcelles françaises ont été touchées, ce qui a engendré un re-semis dans certains cas, avec un surcoût d’environ 145 €/ha. La perte de rendement reste évaluée à 3 q/ha.
Hétérogénéité des rendements
À cela se sont ajoutés les ravageurs bien développés grâce à l’alternance de pluies et de températures chaudes au printemps. « Une analyse plus fine des rendements à l’échelle nationale révèle une hétérogénéité liée au contexte pédoclimatique et parcellaire », explique la filière. Un classique pour le tournesol.
« On sait déjà que certaines parcelles avec des sols profonds ayant reçu des pluies estivales, ont vu leurs rendements déplafonnés jusqu’à 40 q/ha. Tandis que dans les secteurs septentrionaux, les rendements sont plus en retrait. La culture a été confrontée à des conditions difficiles d’implantation. »
« Avec cette récolte, les unités de trituration sont en capacité d’être performantes. Tant d’un point de vue environnemental, avec l’utilisation renforcée de bioénergies. Que nutritionnel en proposant aux élevages de plus en plus de tourteaux hi-pro à 36 % de protéines contre 28 % pour le tourteau classique », ajoute Benjamin Lammert, président de Terres Univia.
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