Le tassement du sol est un sujet qui concerne tous les agriculteurs. Qu’ils cultivent des cultures d’automne ou de printemps, la préservation de la structure du sol est un enjeu pour le développement des plantes et leur capacités à faire face aux stress hydriques notamment. Un thème largement abordé lors d’une journée spéciale organisée par la frcuma du Grand Est. L’occasion de sensibiliser la centaine d’agriculteurs présents aux impacts du tassement des sols et l’importance de bien choisir et régler ses pneumatiques.
Sensibiliser les agriculteurs au tassement du sol
Dans un premier temps, l’important est, avant tout, de diagnostiquer l’état de tassement des sols. Pour cela, les conseillers de la chambre d’agriculture ont présenté quatre méthodes, plus ou moins précises pour connaître l’état de tassement des sols. Il y a bien sûr le profil cultural, le test de la bêche, l’utilisation d’un pénétromètre ou encore la saturation d’une zone de la parcelle en eau.

Différentes techniques plus ou moins rapides existent pour diagnostiquer le tassement du sol.
« Ces techniques permettent de constater les zones de tassements dans la parcelles, explique Thomas Kilbourg, animateur à la chambre d’agriculture de Moselle. Mais aussi d’analyser la profondeur des dégâts pour ainsi tenter d’utiliser l’outil le plus adéquat pour réparer ce défaut. Enfin, cela permet de suivre l’évolution de ces tassements. » Ce qui reste primordial finalement.
Analyser les empruntes des pneus
Un deuxième atelier était consacré aux conséquences d’un choix de pression des pneumatiques inadéquat. Pour sensibiliser les participants, des empruntes de pneus plus ou moins gonflés étaient comparées. « Sur un sol dur, l’emprunte doit être la plus petite possible, explique Benoît Brouant, conseiller à la chambre d’agriculture du Grand Est. ainsi, il y a moins de résistance et la consommation de carburant affaiblie. »

Les impacts des pneus sur le sol ne doivent pas abimer sa structure.
En revanche, sur un sol meuble, le pneu doit prendre une grosse largeur pour réduire son impact. « Plus il y a de contact avec le sol, mieux la machine adhérera et la zone de portance sera plus large », poursuit le conseiller. Ainsi, entre une pression d’un même pneu de 1,4 bar et 0,8 bar sur un même sol, la compaction est réduite de 24%.
Demander des conseils
Pour tenter de faciliter l’utilisation des matériels agricoles et adapter la pression de leurs pneumatiques à l’état du sol, le conseillé à rappelé l’existence d’abaques mais aussi du site de terranimo. En effet, cet outil permet d’optimiser au maximum la pression des pneus selon différentes situations sur des chantiers complets.
Les commerciaux de chez Michelin, aussi présents, ont également rappelé que les revendeurs de pneumatiques sont présents pour conseiller les agriculteurs. Ils ont également insisté sur l’importance du temps de réglage des pneumatiques. « Au regard du temps consacré au graissage, à l’attelage et même aux réglages de certains outils, l’adaptation de la pression des pneus prend assez peu de temps finalement », lance l’un deux. Une provocation ? Peut-être mais l’idée de cette journée est bien de sensibiliser les agriculteurs.
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Le télégonflage, la meilleure solution ?
Le plus simple, reste tout de même l’utilisation du télégonflage. Yves Durand, agriculteur dans la Marne, et président de la cuma de Margerie-Hancourt en a fait l’expérience et depuis, « je re reviendrai pas en arrière », annonce-t-il. Outre les bénéfices agronomiques, de rendements et de consommation de carburant, le télégonflage permet de moins user les pneus. « Sur la route, en sous ou surpression, on ne voit pas toujours l’usure du pneu, explique l’agriculteur. Pourtant, il s’abime, se déforme, mais de l’intérieur. » Sans compter le confort de conduite et la sécurité.

Le télégonflage peut s’adapter sur des tracteurs non équipés. Montant de l’investissement, comptez 12 000 euros.
Le système de télégonflage peut s’adapter aux tracteurs déjà existants, mais il est vrai que la gestion de la pression est un peu moins rapide qu’un système intégré au tracteur. Mais cela peut se faire pendant que le tracteur roule. « Il faut compter environ 10 000 euros auxquels il faut ajouter 2 000 euros de montage, estime Yves Durand. Mais ce système est plutôt un atout qui est revalorisé à la revente. » En effet, les pneus sont moins usés.
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