Avant de vouloir réparer la structure du sol, il est conseillé de faire un diagnostic de l’état de tassement des sols. D’autant plus cette année après les récoltes automnales humides qui ont pu abimer les sols. En effet, les interventions dans les champs n’ont pas toujours pu être réalisées dans des moments opportuns.
Faire un bon diagnostic du tassement des sols
Et ce malgré les quelques épisodes de gel, qui n’ont pas été suffisants pour restructurer le sol. Pour avoir une telle action, il faut un froid intense sur une période assez longue. Cette année doit avoir pour objectif de réparer la structure des sols mis à mal ces deux dernières campagnes.
Toutefois, si les chantiers de semis d’automne sont achevés, il reste encore ceux de semis de printemps avec notamment le maïs et le tournesol. « Dans de nombreux cas, les labours d’hiver ont pu corriger certaines situations, explique Thomas Kilbourg, conseiller à la chambre d’agriculture de Moselle. Toutefois, il est bon, dans certains cas, de diagnostiquer l’état des sols pour agir de manière plus précise contre le tassement du sol. »
Des techniques de diagnostic de tassement des sols
Pour cela, il existe plusieurs techniques plus ou moins chronophages. La première, très précise, mais plus contraignante à mettre en place consiste à faire un prélèvement sur tous les horizons du sol à l’aide d’un tracteur. « Ce profil cultural permet de bien distinguer les zones de tassement et leur profondeur, explique Sophie Maillant, conseillère à la chambre d’agriculture du Grand Est. On peut y voir les impacts des outils et du passage des tracteurs en trois dimensions. Mais aussi déterminer la présence d’une semelle de labour ou non. »
L’autre technique consiste à prélever des échantillons de terre à différents endroits de la parcelle grâce à une bêche. Le but, ici, est de distinguer les zones les plus tassées dans la parcelle.
L’autre outil qui permet de faire le même diagnostic est un pénétromètre. « L’idée est de planter une tige de fer dans le sol à une profondeur d’un mètre environ et de sentir sa capacité à s’enfoncer, explique Thomas Kilbourg. Ce peut être une simple tige comme un outil avec lequel on peut constater la pression du sol. Le principal est d’avoir le ressenti. »
Corriger selon les dégâts
La dernière technique pour diagnostiquer l’état de ses sols est de saturer deux zones en eau et évaluer le temps d’écoulement. Plus il sera long, plus le sol sera tassé. « Grâce à ces diagnostics, l’agriculteur pourra choisir l’outil dont il a besoin pour tenter de corriger le tassement », prévient le conseiller.
Si le tassement est superficiel, un travail du sol avec un déchaumeur ou un décompacteur pourra suffire, mais à limiter selon les conditions. En revanche, s’il est plus profond et qu’il date depuis longtemps, il va falloir de la détermination pour corriger cela. « L’un des leviers est de favoriser la vie du sol pour que les micro-organismes, avec leurs mouvements, aient un effet de décompaction, ajoute Thomas Kilbourg. Pour cela, l’apport de matière organique peut être judicieux. »
Faire un état des mieux
Un autre levier peut consister à insérer, ou favoriser, des cultures dans la rotation. À l’image du blé, qui grâce à ses racines qui s’incrustent en profondeur, peuvent vite débloquer un tassement. « La luzerne ou le trèfle peuvent avoir la même action », précise le conseiller.
Établir une cartographie des zones tassées dans une parcelle peut permettre aux agriculteurs de définir une stratégie plus adéquate. « Parfois, le tassement ne se voit pas, il sera visible selon les cultures, estime le conseiller. S’il est léger, mais peut être vite corrigé. » Si certains agriculteurs optent pour un tassement des sols toujours au même endroit, « il faut être vigilant quant à l’écoulement de l’eau dans la parcelle à long terme, fait remarquer Sophie Maillant. Car ces zones sacrifiées peuvent aussi devenir des zones sur lesquelles l’eau stagne. »
Surveillance accrue
La météo sèche qui accompagne ces premiers jours de printemps peut laisser à penser à une sécheresse à venir. « Une sécheresse fissure les sols en profondeur, c’est vrai, précise la conseillère. Mais elle crée aussi de gros blocs et parfois des ravages sur la vie biologique des sols. » Il vaut mieux donc favoriser le passage d’une sous soleuse, qui aura le même effet qu’une sécheresse sans détruire la vie du sol.
Pour contrer les phénomènes de tassement, le mieux, est de ne pas parvenir à des points de non-retour. Pressions des pneus au champ, télégonflage, choix des pneumatiques et des outils font aussi partie de la stratégie. « Il faut faire au mieux et surtout, surveiller l’état ses sols », conclue Thomas Kilbourg.
D’où l’importance de faire un bon diagnostic de l’état de tassement de ses sols.
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