L’idée avait déjà été explorée par les Canadiens de I-Cubed, pour le semis direct de maïs, mais apparemment sans suite. AquaTill remet le sujet sur le tapis, avec un équipement américain testé en Australie par les agriculteurs du SANTFA. Le principe: un jet d’eau très fin, 2 ou 3 dixièmes de millimètres, et sous très haute pression, 3.500 bars. Il peut trancher une épaisse couche de débris végétaux pour laisser passer sans efforts le disque ou la dent d’un matériel de travail du sol ou de semis. De quoi bouleverser le domaine du semis direct.
Testé en Australie pour le semis direct
Cette technique présentée par AquaTill se joue des conditions de sol, sec ou humide. Elle évite le phénomène de pincement des brins de paille dans le sillon. «Hair pinning» dans la littérature anglo-saxonne. Il faut simplement un matelas végétal continu, non soufflé. D’où la présence d’un patin ou d’une roue pour donner au jet d’eau toute son efficacité tranchante. L’eau ainsi propulsée dans le sol a aussi un effet ameublissant. Enfin, il est possible de lui adjoindre un fertilisant ou un produit phyto pour certaines applications particulières. Par exemple la destruction des repousses de coton.
AquaTill: un kit à installer sur des matériels existants
Dans les documents publiés par AquaTill, les concepteurs évoquent une consommation d’eau raisonnable. De l’ordre de 120 à 450l/ha dans une parcelle affichant 35 t/ha de résidus végétaux. La mise en œuvre du procédé fait appel à une pompe et à un réseau de canalisations et de buses à installer sur des matériels existants. A quand une démonstration en Europe?
Cutting rice residue with #AquaTill at Rice Research Australia with support from @SANoTill @RiceExtension @GrowerService @AusLandcare @FlowWaterjet
Delivered some good cutting.
More engagement tool development to improve consistency still required for such heavy load. pic.twitter.com/6dAlyJ1SzV— Greg Butler (@GregoryButler71) June 14, 2019
Laurent Lorré, un de nos lecteurs connaissant bien le sujet, nous a fait part de ses réserves sur cette technologie. « Elle a quelques inconvénients : coût, puissance nécessaire élevée, besoin d’approvisionnement en liquide (c’est pour cela qu’on préfère utiliser les engrais, qui de plus sont plus coupants), irrégularité de profondeur liée à l’irrégularité des résidus à couper ». On comprend dès lors qu’il y a loin de l’idée à la concrétisation.
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