Spécialiste canadien de l’industrie de précision et notamment, de la découpe par eau sous pression, I-Cubed met son savoir-faire au service du semis direct en développant un semoir monograine sans disque ouvreur.
Ayant des connexions dans le monde agricole, l’entreprise a créé une branche dédiée, A-Cubed. Elle a développé un prototype de semoir monograine sans disque ouvreur à partir d’un bon vieux John Deere. C’est un fin jet d’eau (0,2mm de diamètre en sortie de buse!) qui tranche les débris végétaux et le sol afin de faire pénétrer le soc semeur. Plus besoin de disques, ni de lestage pour passer au travers!
Une pression de 4.000bars
Le jet d’eau doit sa capacité à sa très haute pression: environ 4.000bars, soit deux fois plus que sur un injecteur dans un moteur diesel. L’eau pénètre de 5 à 10cm, laissant largement de marge dans le choix de la profondeur de dépôt de la semence. Un sabot particulier a été construit pour cela: il comprime la masse végétale devant être coupée et contrôle la profondeur. La consommation d’eau est, quant à elle, modeste: environ 76l/ha pour du maïs à 75cm, à 10km/h. Les questions d’encombrement de la réserve ne seraient donc pas un handicap.
Des essais scientifiques
I-Cubed a réalisé des essais privés très prometteurs en 2017, avec du maïs et du soja, sur sol nu ou avec couvert végétal. Le constructeur a également testé l’apport d’engrais avec l’eau, qui lui paraît une piste à suivre. Jeff Martel, responsable développement et applications, nous a expliqué qu’en 2018, il cherche à nouer des partenariats avec des universités pour passer à des essais scientifiquement plus fiables et bénéficier d’un support agronomique. «Nous avons besoin de mieux comprendre ce qui se produit dans le sol avec notre système et comment expliquer les différences de rendement relevées.» Il ajoute que le développement de ce produit n’en est qu’à ses débuts, qu’il reste beaucoup à explorer. «Le principe du jet d’eau pourrait aussi être employé pour la localisation d’engrais.»
La question du prix
Le frein sera sans doute le prix du dispositif, qui demande une pompe très particulière. Par contre, Jeff Martel fait remarquer qu’un tel semoir pourrait travailler 24/24h, n’étant pas limité par l’humidité ambiante comme le sont souvent les dispositifs mécaniques devant affronter des débris végétaux. A suivre…
Pour voir d’autres méthodes de semis direct du maïs, plus conventionnelles, c’est ici.