Semer des couverts végétaux à la volée avant moisson peut paraître incongru. Pourtant, ce principe présente des avantages. D’une part, l’agriculteur a plus de temps disponible qu’après la moisson, où il doit souvent presser et déchaumer. D’autre part, il s’agit d’un semis peu coûteux, faisant appel à des moyens rustiques. Concrètement: à la volée, sans recouvrement, ou alors avec la paille broyée par la moissonneuse. Enfin, il est probable que l’humidité du sol nécessaire à la germination du couvert est plus importante qu’une fois la moisson réalisée.
4 conseils clés pour réussir à semer des couverts végétaux à la volée avant moisson
Le groupe Agro-Transfert Ressources et Territoires (Hauts-de-France) a rassemblé une série de règles pour réussir ce genre de semis.
- Restituer et broyer les pailles pour couvrir la graine, conserver l’humidité et ainsi favoriser sa germination.
- N’utiliser cette technique que dans des parcelles propres au moment de la récolte, et notamment en vivaces.
- Adapter le choix de la technique au risque de rémanence des herbicides utilisés dans la culture suivante.
- Choisir les espèces assez peu exigeantes en humidité pour germer (radis, phacélie, sarrasin, moutarde, trèfle, vesces…), et tardives à floraison.
Alourdir la semence
Les agriculteurs participant aux essais ont semé avec un épandeur d’engrais à disques, des petits épandeurs centrifuges montés sur une rampe de pulvérisateur, un semoir spécifique ou encore un semoir sur la barre de coupe de la moissonneuse. Pour assurer une bonne répartition lors d’un semis à la volée en grande largeur, les agriculteurs cherchent à alourdir leur semence. Parmi eux, des pionniers ont mis au point un procédé de «pelletisation».
Le principe: enrober les graines et les coller entre elles pour obtenir des sortes de granulés. Ils le font à la bétonnière, avec adjonction d’un produit collant (comme la mélasse) et d’un produit asséchant (argile ou farine). Des recettes et des tutos en vidéo sont disponibles en ligne. Le semis à la volée permet donc de «remonter dans le temps» par rapport à un semis au cul de la batteuse. Le résultat restera toutefois tributaire de la météo estivale, comme avec une méthode classique.
En complément:
- Semer le couvert avec un drone.
- Semer le couvert avec une charrue.
- L’avis d’Arvalis sur le semis avant moisson (pour les abonnés à Perspectives Agricoles).