« Le manque de main-d’œuvre n’est pas le principal facteur d’acquisition de robots viticoles »

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« Le manque de main-d’œuvre n’est pas le principal facteur d’acquisition de robots viticoles »

robots viticoles

Dans la région Nouvelle-Aquitaine, des exploitations et des cuma, principalement viticoles, investissent dans des robots. Quels sont les premiers retours ? Quelles sont les attentes des utilisateurs ? Quels sont les freins au développement ? Marion Enard, chargée de mission agroéquipement et agroécologie à la frcuma Nouvelle-Aquitaine, répond.

Dans le secteur viticole de la Nouvelle-Aquitaine, de plus en plus d’exploitations et de CUMA investissent dans la robotisation. Rencontre avec Marion Enard, chargée de mission agroéquipement et agroécologie à la FRCUMA Nouvelle-Aquitaine qui nous parle des robots viticoles et des investissements.

Quel est le premier facteur qui fait sauter le pas pour investir dans des robots viticoles ?

Pour les cuma, ou les particuliers qui font le pas d’investir dans un robot viticole, les aides financières à l’acquisition font partie des premiers facteurs de décision. Mais il n’y a pas que ça. Généralement, dans les cuma, le projet est lancé par des personnes qui sont d’abord très attirées par les nouvelles technologies et les possibilités de développement.

Les robots viticoles sont souvent mis en avant comme étant une solution au manque de main-d’œuvre qualifiée qu’il est parfois difficile de trouver pour la conduite des tracteurs. C’est vrai, mais ce n’est pas forcément pour les utilisateurs l’argument qui arrive en premier.

Quels sont les principaux avantages remarqués ?

Parmi les premiers retours des cuma ayant investi dans des robots viticoles, la qualité du travail est sur le podium. Les remarques sont qu’il y a moins de dommages sur les ceps lors des travaux sur le rang. Les robots sont aussi moins lourds qu’un couple tracteur / outil, il y a donc moins de problématiques de tassement du sol, et les interventions peuvent débuter plus rapidement.

Concernant les débits de chantiers, nous n’avons pas encore de chiffres, mais il semble moins important qu’un travail traditionnel avec un tracteur et un chauffeur. L’année prochaine, nous commencerons à avoir suffisamment de données des cuma utilisatrices pour pouvoir donner les premiers chiffres sur les coûts d’utilisation et les débits de chantier.

Quelles sont les évolutions attendues par les utilisateurs de robots viticoles ?

Les principales attentes concernent la possibilité de combiner l’utilisation de plusieurs outils. Les premiers robots avaient pour principale tâche le travail du sol.

Aujourd’hui, on voit se développer cette possibilité d’employer plusieurs outils pour un passage. En plus du travail du sol, il est possible d’effectuer une opération de rognage ou d’effeuillage. Des essais réalisés sont sur la pulvérisation avec une intégration de la cartographie. Le but : traiter en fonction de la vigueur ou des pieds manquants.

A découvrir en vidéo : Points forts et points faibles du robot Bakus selon la cuma la Vigneronne.

Des robots principalement électriques. Est-ce que l’autonomie est une problématique ?

Les utilisateurs n’ont pas soulevé ce sujet. L’autonomie n’est visiblement pas un problème. Cela demande simplement une autre organisation ainsi que penser à le recharger en fin de journée.

Quels sont les principaux freins au développement de la robotique en viticulture ?

Le prix et la visibilité concernant la crise de la filière viticole. Il y a aussi la difficulté, pour ceux qui sont intéressés de pouvoir essayer les robots pour se faire une idée avant d’envisager un investissement. Les constructeurs proposent peu d’essais, et ceux qui sont proposés sont le plus souvent conditionnés à un achat.

En fait, le discours est « on veut bien vous le prêter, mais ensuite, vous l’achetez ». Ce n’est pas le principe d’un essai. Une autre attente également de la part des utilisateurs est de pouvoir laisser travailler les robots sans surveillance.

La frcuma Nouvelle-Aquitaine va organiser une journée technique le 3 juillet 2025 à Grézillac, en Gironde, sur le thème de la robotique en viticulture. Nous espérons avoir une bonne participation des constructeurs.

Pour plus d’information, retrouvez aussi ces articles sur www.entraid.com

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