Une restructuration de l’ensilage dans les Pays de la Loire a eu lieu entre quatre cuma situées près de Bournezeau. Entre une première réunion au début de l’automne 2023 et la signature, avant le 1ᵉʳ mars suivant, du bon de commande de deux ensileuses, les cuma ont trouvé comment organiser une activité de récolte commune, et avec quels outils. Autant dire que le process a été intense. « Le groupe de travail d’une quinzaine d’adhérents s’est peut-être réuni une dizaine de fois », évalue Florian Brochet. « C’est allé très vite, car tout le monde était prêt à évoluer. Nous avions surtout l’urgence de trouver une solution pour la campagne du maïs 2023. Le bec d’une de nos trois ensileuses était HS. »
Restructuration de l’ensilage dans les Pays de la Loire : une ensileuse d’économisée
Les trajectoires inverses du prix des matériels et du nombre d’hectares de récolte fourragère à réaliser étaient à l’origine de la discussion. « Nous avions une ensileuse Claas Jaguar 830 de 2013 à renouveler, continue le président de la cuma l’Étanché. En plus de la diminution du nombre de troupeaux sur les dernières années, « un adhérent avait déjà averti qu’il ne se réengagerait pas au prochain renouvellement d’ensileuse. Nous avons donc lancé la démarche avec L’imprévue et La Vallée du Lay. » Ces deux cuma avaient déjà restructuré leur activité autour d’une Jaguar 840 de 2017.
Rapidement, les trois coopératives constatent la perfectibilité de leur projet : l’activité aurait été à la fois trop juste pour maintenir deux ensileuses et trop conséquente pour une seule automotrice. Elle aussi avec une Claas Jaguar 830 de 2013 à renouveler, « la cuma la Fougéréenne était un peu dans la même galère », poursuit le jeune président. Alors qu’elle avait auparavant évoqué l’hypothèse d’un rapprochement, elle rejoint la réflexion. Grâce à cette restructuration de l’ensilage dans les Pays de la Loire de ces quatre groupes, le volume de surface devenait idéal pour financer deux ensileuses neuves.
Ensileuses jumelles
Vingt-neuf élevages constituent le nouveau groupe d’ensilage. Ils cumulent une récolte de quasiment 900 ha de maïs et 700 ha d’herbe, facturée à l’heure sans distinction de la culture. Ce sont donc désormais deux John Deere 8300 qui hachent leurs fourrages, menées par trois salariés des différentes coopératives (dont un en remplacement des chauffeurs principaux). Ils en réalisent également l’entretien, en dehors des révisions des 100, 500 et 1 000 h. Celles-ci sont en effet prévues avec le concessionnaire.
En travers du territoire que couvrent les quatre cuma, un diamètre dissocie deux secteurs. « De chaque côté, il y a un atelier et une ensileuse gravite autour. » Cette répartition par la géographie est en cohérence avec le fait que les deux ensileuses sont strictement identiques. Ce point règle déjà un sujet : Les adhérents n’ont pas de raison d’avoir une ensileuse préférentielle. Pour sa part, le responsable y voit un autre atout organisationnel : « Qu’il s’agisse de conduite ou d’entretien, les salariés peuvent intervenir aussi bien sur l’une que sur l’autre. »
« Elles ont du débit »
Ainsi, les deux automotrices de 500 ch et à quatre roues motrices portent, selon la saison, un bec Kemper 8 rangs ou un pick-up 4,5 m. Elles disposent d’un système de remplissage automatique des remorques ou encore de détection des pierres. L’éleveur résume surtout : « Ce qu’on peut dire, c’est qu’elles font du bon boulot et qu’elles ont du débit. » Le débit moyen sur la première année de maïs dépasse 3,5 ha/h, sachant que les rendements représentatifs dans le secteur de bocage partent d’environ 10 tMS/ha et grimpent jusqu’à 18 tMS/ha, avec l’irrigation. « À l’herbe, nous avons atteint quasiment 5 ha/h », calcule Florian Brochet.
Ces bonnes cadences permettent d’ailleurs aux groupes de maintenir un coût de l’hectare ensilé proche de celui qu’ils connaissaient avec leur précédent équipement.
A lire : Combien coûte un chantier d’ensilage ?
De la stabilité après l’érosion ?
La mise en commun de l’ensilage modifie naturellement la relation des différents groupes. « Nous avions déjà des contacts un peu avant, mais les coups de fil se sont intensifiés pour s’échanger des matériels, trouver des solutions… », constate le président de l’Étanché. Sans être pas définitivement engagée, l’idée d’une fusion globale des quatre cuma est déjà évoquée. Si elle venait à se concrétiser, les responsables pourront au moins s’appuyer sur une activité de récolte fourragère rénovée et sereine sur les prochaines campagnes. D’après les observations du responsable, la dynamique de l’élevage bovin sur le secteur semble désormais aller vers la stabilisation.
Restructuration de l’ensilage dans les Pays de la Loire : une organisation adaptée
En saison, les éleveurs ont rendez-vous chaque semaine le jeudi matin pour le planning. Florian Brochet explique : « Viennent ceux qui ont un chantier à organiser sur les quinze prochains jours. On affine la programmation de la semaine à venir et on commence celle des huit jours suivants. » À chaque rencontre, la banque de travail qui organise l’entraide à l’échelle du collectif est mise à jour. « On voit qui est très en avance ou en retard ». Le point de rassemblement est toujours au même endroit, « mais on change de cuma à chaque saison de récolte. »
Pour plus d’information, retrouvez aussi ces articles sur www.entraid.com :