Il suffirait d’être en cuma pour réduire son utilisation de produits phytosanitaires ? Oui. C’est ce qu’ont démontré les chercheurs de l’université de Rennes et l’institut Agro Rennes-Angers dans une étude publiée ces derniers jours par la fncuma, fédération nationale des coopératives d’utilisation de matériels agricoles.
La cuma permet de réduire l’utilisation de produits phytosanitaires
« La densité de membres de cuma dans une région réduit significativement l’utilisation des pesticides, annonce la Fncuma. Chaque membre supplémentaire d’une cuma entraîne une diminution de 0,07 % de l’utilisation locale des pesticides. Par ailleurs, une augmentation de 1 % de la proportion de membres de cuma d’une zone réduit l’utilisation des pesticides de 0,08 %. »
Cela est possible par des pratiques innovantes de certains membres de cuma. En effet, ces derniers influencent les autres adhérents et au-delà de leur groupe. « Renforçant ainsi l’impact des cuma au-delà de leurs frontières directes », estime la fédération nationale.
La partage d’équipements agroécologiques
Selon les chercheurs, en extrapolant, « passer d’une zone cuma à une zone ayant en moyenne 104 membres (la moyenne nationale, ndlr), se traduit par une réduction de 7,28 % de l’utilisation des pesticides.”
Si le partage des équipements agricoles conventionnels, n’ont pas d’effet sur la réduction d’utilisation de produits phytos, ce n’est pas le cas pour ceux dits « agroécologiques ». En effet, ces derniers, lorsqu’ils sont partagés, « ont un impact déterminant sur la réduction des pesticides, annonce la fncuma. Une utilisation accrue de ces équipements spécialisés favorise des pratiques agricoles plus respectueuses de l’environnement. »
5 793 cuma étudiées
Pour arriver à ces résultats, les chercheurs ont utilisé une base de données qui couvre 5 793 cuma, soit 64 % des coopératives du niveau national. Ils ont ainsi pu constater que les interactions sociales entre agriculteurs membres des cuma favorisent l’adoption de pratiques réduisant l’usage des pesticides. Et que, les équipements agroécologiques, lorsqu’ils sont partagés et utilisés intensivement, permettent des gains techniques et environnementaux significatifs.
Pour Philippe Martinot, secrétaire général de la fncuma, “cette étude appuie l’importance du développement du modèle cuma sur le territoire français, comme un levier puissant en matière d’action collective pour réduire les pesticides”. Les cuma ont donc un rôle à jouer dans la réduction d’utilisation de produits phytosanitaires.
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