Décidément, la récolte de pommes de terre 2023 joue les prolongations. Fin 2023, il restait encore environ un millier d’hectares à arracher. Les surfaces se trouvent principalement dans les Hauts-de-France. Une région qui a subi un automne et début d’hiver très humide. Des abandons seront sûrement à prévoir.
Rendements de la récolte de pommes de terre 2023 moyens
Le restant de la récolte pommes de terre 2023 est principalement destiné à la transformation. « Les conditions d’arrachage sont telles, qu’il n’est pas imaginable de les stocker et les tris sont importants, rapporte Loïc Le Meur chargé de mission à l’UNPT (Union nationale des producteurs de pommes de terre). Mais les usines jouent le jeu et tentent de prioriser les pommes de terre sous contrat, plus endommagées. La fermeture des usines en fin d’année a retardé aussi la fin de la récolte de pommes de terre 2023. »
Les rendements restent globalement bons, avec une récolte de pommes de terre 2023 estimée dans la moyenne des cinq ans. « On annonce un rendement moyen de 44 t/ha, chiffre le chargé de mission de l’UNPT. Correct quand on voit l’année compliquée d’un point de vue météorologique qu’ont subie les producteurs. »
Situation critique aux Pays-Bas
La campagne 2023 restera marquée par la météo qui n’a pas été clémente pour la tubercule. De la plantation à la récolte, rien ne s’est déroulé comme d’habitude. « Nous n’avons jamais eu le temps qu’il fallait lorsqu’il le fallait !», a déclaré pour résumer Alain Dequeker, président de l’organisation professionnelle d’Aviko.
Cependant, la situation est identique voire pire dans les pays voisins. En Belgique, l’UNPT estime qu’il reste les mêmes surfaces à arracher qu’en France, soit 0,5 %. En revanche, aux Pays-Bas, la situation est plus critique. « Il semblerait qu’il reste une dizaine de pourcentages à récolter, estime-t-il. C’est l’équivalent d’1,3 million de tonnes qui ne seraient pas récoltées. Ce contexte tend les marchés. »
Vigilance sur la conservation
Les industriels tentent de trouver les volumes nécessaires pour faire tourner les usines. En ce début de campagne il n’y a pas de problèmes mais pour anticiper la jointure de l’été prochain, les usines ne gâchent rien. « Les volumes ne seront pas excédentaires cette année et il faudra également compter avec la qualité incertaine de certains lots », envisage Dick Zelhorst , directeur des approvisionnements Aviko.
Question conservation, les lots récemment arrachés ou qui ont subi une pression de mildiou ne pourront pas être conservés longtemps. « Il faudra rester vigilant pour que les mauvaises pommes de terre ne dépérissent pas les tas entiers, conseille Loïc Le Meur. D’autant que les premières pommes de terre ont été arrachées tôt et le temps chaud n’a pas aidé à les refroidir pour bien les conserver. »
Filière plants en question
Dans ce contexte économique plutôt porteur, la filière de la production de plants reste en réserve. L’intérêt économique de prendre des risques pour les produire, d’y investir plus d’argent et de main-d’œuvre ne semble pas être compensé par les contrats aux agriculteurs.
« Les industriels ont des niveaux de rémunération qui rendent la production de plants, qui est plus onéreuse et spécifique, moins attractive, fait remarquer Loïc Le Meur. Cette prochaine campagne, nous risquons de manquer de plants. » Or, c’est quelque chose qui s’anticipe. Les producteurs de pommes de terre ne pourront pas combler ce manque au pied levé.
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