Laurent Prenant est agriculteur en système Grandes cultures à Jardres dans la Vienne sur des parcelles de qualités hétérogènes (type bornais) et confrontées à des problématiques de graminées résistantes. Cet adhérent de la cuma de Malibeau a été très vite curieux des nouvelles méthodes culturales susceptibles de conforter la fertilité des sols. Le 5 octobre dernier, il a présenté son exploitation dans le cadre d’une journée Innov’Action organisée par la Chambre départementale d’agriculture. Sa ferme est aujourd’hui ensemencée à 100% de couverts végétaux!
18 ans de recul
« Je pratique les couverts végétaux avec des couverts très simples au début et beaucoup plus complexes aujourd’hui. Grâce à cela, j’ai pu simplifier le travail du sol et mettre en place le semis direct » explique l’intéressé.
Historiquement il a implanté ses premiers couverts dans les années 2003-2004. D’abord sur une petite surface afin d’en estimer le résultat. Depuis 2015, 100% de la SAU est implantée en couverts avant semis. Il voit plusieurs vertus dans cette technique. Selon lui, la couverture végétale en présence de biomasse bonifie la structure du sol. Et elle stimule l’activité biologique générée par les vers de terre et autre microfaune. En 15 ans, Laurent Prenant a observé ainsi une diminution de l’érosion du sol en lien avec le bon taux de matière organique.
Juste derrière moisson
L’exploitant explique qu’il y ‘a un réel intérêt à introduire les couverts végétaux très rapidement. Son objectif est de les semer juste derrière la moisson. L’interculture est courte, environ 3 mois. Mais elle participe à la nutrition à venir de la plante qui lui succède dans la rotation. Celle-ci est dominée par la succession de féverole-colza-blé-sorgho. Pour la destruction des couverts, Laurent Prenant opte pour un passage de glyphosate à 1,5l/ha. Recourir à un désherbant total avant semis, est l’assurance de maîtriser la pression d’adventices.
Couverts végétaux: composition diversifiée
La composition de son couvert est très diversifiée. Ce qui offre un véritable avantage agronomique. Il il introduit 8 kg/ha de sorgho grain et de tournesol, 2kg/ha de radis fourrager ainsi que 4 kg/ha de phacélie. Cette composition lui permet une bonne aération de la structure du sol. Et par conséquent, une bonne pénétration des vers de terre concomitamment à l’effet positif sur le taux de matière organique.
3 ha/h avec un semoir direct
Au niveau matériel de semis, M. Prenant utilise un semoir direct Horsch CO en largeur 3 m. Cet outil génère des économies en carburant, en temps de travail et en matériels de travail du sol. Question performance, le semoir satisfait l’agriculteur. Il travaille à 14 km/h. Ce qui lui permet d’implanter 3 ha/h.
Quelques conseils
A ceux qui souhaitent introduire des couverts végétaux sur leurs exploitations, Laurent livre quelques conseils:
- effectuer un travail du sol superficiel,
- opter pour une composition diversifiée afin de tirer partir de tous les avantages qu’offre de chaque espèce introduite,
- conserver les pailles dans le sol.
«Il ne faut surtout pas hésiter à semer des couverts denses et même à apporter un peu de fertilité pour en obtenir tous les intérêts, structure, matière organique, recyclage de la fertilité, … et plus on en fait, plus cela devient facile de les réussir d’année en année» conclut l’intéressé.
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