La prestation complète libère des réponses techniques

Partager sur

La prestation complète libère des réponses techniques

Camille Hebert est l'un des deux chauffeurs mécaniciens qui réalisent du labour chez les adhérents de la cuma de la Vallée de la Joigne.

Dans la Manche, la cuma de la Vallée de la Joigne a développé une offre à la carte de service complet pour l’ensemble de ses activités. Même sur un chantier relativement simple comme le labour, les adhérents y trouvent leur compte.

Atténuer la quantité de travail nécessaire à l’implantation des cultures est un des arguments favorables à l’essor des techniques simplifiées. Pour les éleveurs de la cuma de la Vallée de la Joigne, la délégation des chantiers est devenue une autre possibilité. « Quand les gens n’ont pas le temps, c’est un vrai plus d’avoir cette solution », appuie le président de la cuma manchoise Sylvain Lebehot. Entre 2021 et 2022, la cuma de la Vallée de la Joigne renouvelle l’ensemble de ses charrues et renforce son parc avec un troisième outil de labour.

Une offre de prestations complètes

Ces investissements traduisent un certain regain d’intérêt pour la pratique, après une période de fort engouement pour les techniques d’implantation simplifiées. « On s’aperçoit que la charrue retourne chez des agriculteurs qui avaient arrêté de labourer », note le président. Dans ces systèmes, « ça peut être vraiment compliqué de gérer la pression des adventices », confirme Camille Hebert, un des chauffeurs.

Car une autre particularité de la coopérative est d’avoir développé fortement l’offre de prestations complètes ces dernières années. Elle a constitué une équipe de cinq personnes dont deux intervenants sur la conduite. Les 35 adhérents disposent de trois charrues qu’ils peuvent solliciter, avec ou sans tracteur, et avec son chauffeur ou non.

Le labour en prestation revient à 82 €/ha

Certes, le labour n’a pas la priorité du service tout compris. « Souvent, les adhérents peuvent le faire eux-mêmes », argumente Sylvain Lebehot. Lorsque les chauffeurs salariés interviennent, c’est avant tout « pour des matériels plus techniques », souligne-t-il, avant d’ajouter : « Les adhérents ne prennent jamais la tonne à pendillards, par exemple. Les salariés font quasiment tout le semis aussi.

En revanche, la charrue est beaucoup plus simple à utiliser. » Au-delà de l’augmentation tendancielle, « le volume d’activité des charrues reste assez aléatoire d’une année à l’autre. Pour donner un ordre d’idée, nous effectuons peut-être 150 ha de labour en automne. Et 350 ha pour le maïs », précise le trésorier, Guillaume Tirel. Dans ce total, la prestation représenterait tout de même plus de 100 ha sur la dernière campagne. « On prend un peu le matériel disponible dans ces cas-là. Souvent, c’est avec les tracteurs de 195 ch ou celui de 145 ch », constate Camille Hebert. Tout compris, l’hectare labouré revient ainsi aux alentours de 82 € à l’adhérent.

La prestation fait grossir le matériel de la cuma

Avec des chauffeurs spécialisés, « on investit plus facilement dans du matériel technique et performant, pointe le président de la cuma. Les salariés qui font le boulot connaissent le matériel. Et ils font ça toute la journée. » Plus facile en effet, dans ces conditions, d’acquérir des outils plus gros, potentiellement moins coûteux à l’usage lorsqu’ils sont valorisés à la hauteur de leur capacité. Pour autant, la cuma de la Vallée de la Joigne n’a pas appliqué ce principe à son activité labour. « Le service complet sur ce chantier reste souvent du dépannage, répète le président. Nous voulions rester avec des matériels adaptés aux tracteurs des adhérents aussi. » La présence de trois outils dans le parc conforte un autre objectif de l’activité : « Garder de la souplesse », indique le trésorier.

La prestation répond aux besoins d’efficacité et technicité

L’arrachage de lin est une activité de la cuma du Plateau du Vexin, dans l’Eure. En 2021, ses quatre arracheuses ont réalisé 680 hectares, pour un coût de la prestation complète de 145 €/ha. Celui-ci comprend 50 €/ha de main-d’œuvre (conduite et entretien) et le carburant, que des adhérents fournissent et facturent à la coopérative. La cuma fait le choix d’un parc surdimensionné. D’une part, elle arrache ainsi en un minimum de temps et dans de bonnes conditions. D’autre part, cela lui permet de ne pas mobiliser longtemps la main-d’œuvre des exploitations. D’autres cuma privilégient le recrutement d’un saisonnier pour proposer de la prestation sur ce chantier stratégique.

prestation-complète-bineuse

Le binage a conquis des adhérents de la cuma de la Voie Romaine, grâce à la prestation.

En Seine-Maritime, la cuma de la Voie romaine par exemple valorise pour sa part la prestation dans le développement du binage. Elle a investi en 2015 dans une bineuse arrière 12 rangs en 45 cm, avec doigts Kress. Au-delà de l’acquisition de compétences autour d’un nouvel outil, la solution de prestation répond à la demande de flexibilité dans les stades d’intervention.

Simuler pour une première idée

Mecaflash.fr est un outil de simulation qui renseigne sur les impacts de la délégation. Il estime, pour une exploitation donnée, d’une part les repères optimisés en charges de mécanisation et en heures de tracteur, et d’autre part le coût optimisé de la délégation des chantiers. Concrètement, l’utilisateur renseigne les données de son exploitation : assolement, volume de fumier et de lisier… Sur des chantiers ciblés, il indique également le temps qu’il passe à leur réalisation. Cela peut être de l’épandage, du semis, de l’affouragement… L’outil calcule et affiche alors le coût optimisé de ces chantiers et le temps que gagnerait l’agriculteur à les déléguer.

Pour plus d’information, retrouvez aussi ces articles sur www.entraid.com :

Sélectionner deux matériels de la même famille pour les comparer