Au démarrage de leur trajectoire commune, les quatre exploitants de la cuma du Tilloux se connaissent déjà bien. « Plutôt copains », précise Laurent Bois, le secrétaire de la cuma. Les exploitations sont de petites tailles et en proximité. Les exploitants partagent également les mêmes méthodes de travail. L’idée de travailler ensemble pour proposer une prestation complète viticole s’est amorcée avec la distillation en commun. Les choses auraient pu s’arrêter là.
Pourtant, quitte à se regrouper pourquoi ne pas imaginer aller plus loin? En effet, certains exploitants organisent déjà ensemble les travaux de vendange. Ils apportent leurs matériels et certains, leurs chauffeurs. Alors, pourquoi ne pas partager l’ensemble de la chaîne de récolte dans la cuma et s’orienter vers un système de prestations complètes en développant d’autres activités touchant plus largement la culture de la vigne?
Deux salariés expérimentés sont déjà présents sur l’une des exploitations. Après avoir pensé et identifié un nouveau schéma de travail possible à mettre en œuvre sur les exploitations, validé avec les salariés, le groupe décide d’élargir le champ des activités de la cuma. L’ensemble des matériels de récolte et de culture: tracteurs, remorques, cuves, écimeuse, broyeur à sarment, sécateurs, un fourgon et autres sont pour partie rachetés par la cuma aux exploitations. Et de nouveaux investissements réalisés par la cuma viennent compléter le parc en commun. En parallèle, les contrats de travail des salariés sont repris par la cuma, avec transfert de l’ancienneté.
Prestation complète viticole: penser collectivement
Désormais, les travaux se pensent collectivement. La plupart se déclinent en prestation d’activité complète. Notamment ceux touchant à l’entretien des vignes. Un des salariés est responsable de la planification et de l’organisation des travaux qui se réalisent ainsi toute l’année sur l’ensemble des parcelles des adhérents. Il encadre et manage l’équipe des salariés permanents qui s’est aujourd’hui renforcée avec le recrutement d’une personne supplémentaire à temps plein. Soit trois ETP (équivalent temps plein), auxquels se rajoutent des saisonniers.
Pour les travaux de relevage, taille, etc, la cuma fait appel à trois ou quatre salariés en CDD selon les besoins et les périodes. Elle a choisi d’adhérer au service « Social-RH » proposé par la fdcuma, afin de la conseiller et l’accompagner sur les questions de droit du travail et, plus largement, de droit social. Elle sollicite également ce service pour le choix et la rédaction des contrats de travail, ainsi que pour les diverses déclarations sociales et la gestion de la paye.
Laurent Bois précise que les objectifs premiers du regroupement étaient de faciliter les investissements pour les exploitations, de limiter et mieux maîtriser les charges de mécanisation. Pour les vendanges, le travail en commun permet d’organiser facilement le planning. Ce qui intéresse également Laurent Bois dans la cuma, c’est la réflexion collective autour des pratiques et les possibilités de futurs investissements envisageables avec ses collègues.
Des projets sont à l’étude autour d’intercepts hydrauliques, de cellules de traitement, mais aussi sur des tours anti-gel ou d’autres systèmes de lutte contre le gel. La région rencontre malheureusement ce problème de manière récurrente depuis les cinq dernières années. Et le groupe s’intéresse maintenant à ce nouveau dossier.
La cuma viticole de Tilloux
- en Charente, dans le secteur de Bourg-Charente-Segonzac ;
- création fin 2019 entre 4 exploitations ;
- activités principales: culture de la vigne et distillation sur environ 60ha ;
- environ 151.000€ de CA.
A lire également sur la prestation complète:
S’équiper pour une prestation complète en betterave fourragère.