David Marty est le jeune président de la cuma de Belpech, dans l’Aude. Entretien.
Quel est votre parcours?
Très jeune, j’ai travaillé sur l’exploitation familiale, le Gaec Caudemique, un élevage de canards gras. Puis à la sortie de l’école, j’ai occupé en plus, pendant 7 ans, un poste de salarié dans la production de semences. Puis j’ai décidé de m’installer en individuel sur de la production de semences. Ce sont des cultures pointues, il y a de la technicité, c’est plaisant.
Mais la première année, mes cultures ont été grêlées à 100%. La deuxième, j’ai eu des parcelles inondées. Et la troisième, des sécheresses sur les cultures de printemps. Heureusement, j’étais resté assez prudent sur les charges de mécanisation. En clair, je n’aurais pas pu m’installer sans la cuma de Belpech.
Je n’ai pas de tracteur de tête, seulement le 160 ch de la cuma, par exemple. Du coup, j’ai pris des décisions pour sécuriser l’exploitation, comme doubler ma surface de travail en louant des terres. Mais aussi développer un atelier de poulet de chair. Et aujourd’hui, avec ma femme, nous sommes impliqués dans un magasin fermier à Castelnaudary.
David Marty, que diriez-vous à un ou une jeune qui s’installe?
Mon premier conseil, c’est de s’assurer. Le second, c’est de construire un business plan qui fonctionne avec deux ou trois années climatiques complexes, à -30% de chiffre d’affaires. Et aussi de bien raisonner ses charges de mécanisation, bien sûr. La cuma de Belpech est très adaptée pour cela car elle met à disposition tous les matériels nécessaires, du tracteur à l’enfonce-pieu.
J’aimerais souligner que la cuma fonctionne bien, humainement et financièrement, parce qu’elle a été bien gérée par tous les responsables successifs. Nous n’aurions pas cette simplicité à investir, notamment dans un nouveau hangar, si cela n’avait pas été le cas. Et je ne serais pas devenu président de la cuma de Belpech si le conseil d’administration n’avait pas été très actif.
Je suis bien encadré, et nous réglons bien des situations à distance avec les groupes WhatsApp de la cuma. Nous nous appuyons aussi sur un groupement d’employeurs qui nous permet de faire travailler, à la cuma et dans les exploitations des adhérents, deux salariés : un mécanicien, Mickaël Fahy, et une secrétaire, Marylin Montiel.
Qu’est-ce qui caractérise la cuma de Belpech?
Outre la large gamme de matériels et de services proposés, elle permet à des exploitations de toutes tailles et de tous profils de cohabiter et de s’entendre. Les factures annuelles vont de 300 € à 25 000 € ! On se consolide les uns les autres. Par exemple, de grosses exploitations du secteur vont choisir la cuma pour un investissement, parce que cela permettra à d’autres d’en profiter.
Mais nous avons encore de la place sur des matériels attractifs, qui pourraient travailler encore plus. c’est le cas du tracteur, du télesco, du broyeur et de la mini-pelle.
Évolution de la cuma de Belpech
Création le 20 octobre 1981, avec 10 adhérents et un chiffre d’affaires équivalant à 11 050 €.
Aujourd’hui, 50 adhérents, pour un chiffre d’affaires en 2023 de 108 072 €. Outre le hangar, les dernières avancées sont la mise en place de responsables de matériel et de groupe WhatsApp pour une meilleure communication, ainsi qu’un équipement de Karnott pour remplacer les carnets de travaux.
Le parc matériel de la cuma de Belpech
- Balayeuse
- Benne, remorque TP Lambert
- Bineuse
- Broyeur 1,4m, 3 m et 7 m
- Broyeur d’accotement
- 3 castreuses
- Charrue, charrue déchaumeuse
- 2 convoyeurs
- Décompacteur
- Discomulch
- Disques Amazone
- Draineuse
- Ecroûteuse
- Enfonce-pieu
- Épandeur
- Herse Étrille et Plate
- Lame
- Malaxeur
- Mini-pelle
- Récolteuse d’oignons
- 3 rouleaux
- Semoir petites graines
- Semoir 6 mètres
- Télescopique
- Tracteur
- Trieur traitement
- Turbo tondeuse
- Vibroculteur
- Vibroflex
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