En Haute-Loire, à la cuma du Mont Tartas, le photovoltaïque des bâtiments s’appuie sur une SAS. « La communauté de communes avait déjà une société d’économie mixte Locale (SEML) baptisée Devès ensoleillé qui se chargeait de l’installation de panneaux photovoltaïques pour les agriculteurs du territoire. Pour les cuma, intégrer la communauté de communes à la SAS collective permet de bénéficier de son expérience », indique Hervé Bérard, à la tête de la SAS Soleil des cuma et président de la cuma du Mont Tartas. En effet, cette SAS permet de mutualiser les achats de panneaux photovoltaïques et de bénéficier d’un prix intéressant.
Quand le photovoltaïque des bâtiments finance les projets des cuma
Pour le fonctionnement, la SAS achète les panneaux photovoltaïques, gère l’installation, la vente d’électricité ainsi que la partie administrative. L’objectif de ce projet est le financement des bâtiments des cuma ainsi que la diversification des revenus avec le versement des dividendes aux cuma provenant de la production d’électricité.
Un bâtiment pour la cuma des Rinardous à Landos était une idée qui revenait assez souvent sur le tapis. « Le passage de l’idée au projet est venu avec le photovoltaïque qui pouvait permettre de financer une grande partie de notre bâtiment », rappelle Didier Chapel, président de la cuma.
Regrouper le matériel
Après plus de trente ans d’activité, la cuma des Rinardous compte plus d’une cinquantaine de matériels que se partagent 30 adhérents. Des matériels qui, jusqu’à présent, se répartissaient chez différents adhérents. « Cela devenait de moins en moins pratique, reconnaît le président. Les matériels n’étaient pas toujours accessibles. Il fallait d’abord en bouger d’autres pour y accéder. Une grande perte de temps. »
Des matériels difficiles d’accès et qui, durant la période hivernale, restaient au fond du hangar. « L’entretien s’effectuait alors rapidement au printemps, lors de la reprise des travaux. Ce n’était pas la meilleure solution pour des matériels de plus en plus chers », souligne-t-il.
Une charge minimum pour la cuma
Le bâtiment réalisé par la cuma est d’une surface de 750 m² avec une dimension équivalente de panneaux photovoltaïques qui seront prochainement installés sur la toiture. L’aménagement comprend un atelier, une salle de réunion en mezzanine, le reste étant réservé à l’entreposage des matériels.
Côté chiffres, le coût du projet s’éleve à 230 000 €. Des subventions à hauteur de 80 000 € et un prêt de 150 000 € sur 15 ans financent le bâtiment. L’objectif était que le solaire rentabilise au maximum le coût du bâtiment. « D’après les simulations, les dividendes provenant de la production d’électricité devraient être inférieurs de 500 € par rapport à notre annuité de remboursement de prêt », note Didier Chapel. À cela il faut ajouter les assurances pour le bâtiment, l’électricité, un peu d’impôts locaux… « Dans nos prévisions, le bâtiment devait nous coûter 5 000 € par an, mais ce sera certainement moins. Cette somme sera reportée sur le tarif des matériels », conclut-il.
Photovoltaïque des bâtiments : construire grand pour maximiser les économies d’échelle
Pour la cuma de la Miramande, à Saint-Jean-Lachalm, le bâtiment n’était pas quelque chose de prévu. « Par contre, personnellement, j’avais fait installer des panneaux photovoltaïques sur les bâtiments de l’exploitation avec la SAS Devès ensoleillé et je connaissais la rentabilité », résume Raphaël Sarret, trésorier de la cuma. Il y avait aussi le problème du matériel stocké chez les adhérents et parfois dehors. « À l’extérieur, le matériel souffre et vieillit vite. Nous avons donc pris la décision de faire construire un bâtiment, mais notre objectif était qu’il ne coûte rien à la cuma, voire qu’il rapporte », poursuit le trésorier.
C’est la raison pour laquelle, le groupe se dit que : « plus la surface de panneaux photovoltaïques sera importante, plus la cuma réalisera d’économies d’échelle sur l’ensemble. Plus elle touchera aussi de dividendes ». La cuma prend donc la décision de construire un bâtiment de 1 500 m² avec environ 1 200 m² de panneaux photovoltaïques.
Le prix du bâtiment est de 272 000 €, terrain compris, avec une subvention de 110 000 €. Le reste est financé par un emprunt sur 20 ans, d’une annuité de 10 000 €. « Nous n’avons pas encore une année de fonctionnement, mais d’après les simulations, le photovoltaïque devrait couvrir entièrement l’annuité. Il devrait même rester 5 000 € en plus par an. Une somme qui sera peut-être employée pour la construction d’un atelier et/ou d’une salle de réunion. »
Un bâtiment qui apporte des changements
Avec l’arrivée du bâtiment, les adhérents craignaient de perdre un peu en relationnel. « Mais en fait, c’est le contraire, car tous les matériels sont regroupés au même endroit, observe Raphaël Sarret. Quand on vient chercher ou rapporter un matériel, on croise toujours au moins un autre adhérent. »
Le bâtiment a aussi changé le système de réservation et de suivi des matériels. « Nous avons mis en place un groupe WhatsApp pour chaque matériel ou groupe de matériels. On se rend compte que l’organisation est plus fluide et réactive. Tout le monde peut savoir en temps réel où se trouve le matériel. »
Le bâtiment possède aussi un espace atelier. « Même si ce n’est qu’une simple dalle bétonnée, le fait d’avoir cet espace dédié permet d’avoir plus de monde qu’avant lorsqu’on demande des volontaires pour réaliser de l’entretien sur des matériels », remarque le trésorier.
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