Des cuma à l’abri : zoom sur 4 bâtiments tout juste sortis de terre

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Des cuma à l’abri : zoom sur 4 bâtiments tout juste sortis de terre

La fonctionnalité du site de la cuma de Lavaré s’est améliorée grâce à des aménagements autour d’un nouveau hangar de rangement du matériel.

Plusieurs bâtiments de cuma viennent de sortir de terre. Chaque groupe concerné a fait œuvre de réalisme pour concevoir des bâtiments rationnels, dont la taille, la configuration et la facilité d’accès sont gages d’efficacité. Retours d’expériences fructueuses dans la Sarthe, l’Indre-et-Loire, les Deux-Sèvres et les Landes.

SOMMAIRE

Le bâtiment de cuma est un projet fédérateur. De plus en plus nombreuses sont en effet les cuma qui cherchent un lieu pour se poser. Ainsi dans la Loire, deux d’entre elles viennent d’investir dans des bâtiments. Ces derniers serviront au remisage des matériels, à leur réparation. Ils offriront en outre un lieu de rencontre pour les adhérents et les salariés. Illustration avec 5 bâtiments de cuma récemment sortis de terre.

Sarthe : des bâtiments de cuma pour un site fonctionnel

Une plateforme de nettoyage pour 43 500 €, une salle de réunion de 32 000 € et même un plan de prévention pour 50 000 € : la cuma de Lavaré a fait mieux que simplement résoudre son besoin de surface. En plus du hangar photovoltaïque qu’elle inaugurait en juin (à lire en rubrique Sarthe), elle a investi tout d’abord dans une aire de lavage de 360 m2. Cette dernière comporte des bacs de récupération des éléments solides et hydrocarbures.

Thierry Lecomte, l’ancien trésorier, expose un double objectif clair : respecter les normes environnementales et faciliter le travail des salariés. Depuis plusieurs années, le conseil d’administration de la cuma sarthoise se renforce avec l’arrivée de jeunes administrateurs compétents. Désormais, ils se réuniront sur le site de la cuma doté d’un espace d’accueil qui prévoit en même temps un bureau pour la secrétaire du Gesac 72.

Jérôme Virlouvet, le jeune trésorier de la coopérative apprécie : « Pour l’ensemble du projet, la cuma a bénéficié d’aides PCAE et de la MSA. » Un 2e plan de prévention a été mis en place avec la MSA. Il comprend l’acquisition d’équipements (masques anti-poussière, chariot pour démonter les grosses roues ainsi que des équipements sans fil), le bétonnage du hangar, l’installation de translucides… Toutes ces dispositions améliorent les conditions de travail des salariés et limitent les risques d’accident. En même temps, elles bonifient l’organisation du travail et son efficacité.

Indre-et-Loire : 2 bâtiments de cuma à la place d’une chèvrerie

À Charnizay, la cuma l’Arc-En-Ciel Espoir (qui travaille en étroite collaboration avec la cuma Espoir) fêtait le 14 juin dernier son quarantième anniversaire (voir en rubrique Indre-et-Loire). C’était l’occasion de présenter les deux hangars qui abritent une longue chaîne de 75 matériels utilisés par les deux cuma. Cela a commencé en 2014 par l’achat du site occupé jusqu’ici par une chèvrerie, dans un endroit situé au centre de l’aire d’activité de la cuma, à l’écart des zones habitées. L’installation a nécessité une démolition partielle du bâtiment en place, avant d’effectuer des aménagements intérieurs réalisés en partie par les adhérents.

En 2019, la cuma entreprend sur le site la construction d’un hangar neuf de 1 100 m2, parallèlement à la création d’une SASU dédiée à la production d’électricité photovoltaïque issue de la toiture. Coût : 215 324 € (tout compris). En 2023, intervient la démolition totale de l’ancienne chèvrerie, avec là aussi la contribution des adhérents. Dans la foulée, la cuma construit un 2e hangar neuf de 1 820 m2, avec panneaux photovoltaïques également. Coût : 572 365 €. La vente d’électricité représente environ 13 500 € par an pour le 1er hangar et 47 500 € pour le second. Le reste à charge du coût des bâtiments se répartit sur l’ensemble des matériels. À noter : la cuma envisage depuis quelque temps la création d’emploi. Elle vient d’embaucher un apprenti. En conséquence, elle réfléchira sans doute à l’avenir sur les futures possibilités d’aménagement des locaux, permettant l’accueil du personnel.

La cuma Arc-en-Ciel se dote de deux bâtiments photovoltaïques.

Un des deux hangars photovoltaïques de la cuma Arc-en-Ciel qui lui permet de mettre à l’abri son parc de 75 matériels partagé avec la cuma l’Espoir.

Deux-Sèvres : un bâtiment pleinement fonctionnel

Née d’une fusion entre deux cuma en 2018, la nouvelle cuma la Fontaine avait jusque-là gardé les deux hangars de chaque groupe de départ, exigus et peu pratiques. À partir d’un Dina réalisé en 2019, la cuma (82 adhérents, 610 000 €, 3,5 salariés) a construit un bâtiment de 2 650 m2. Celui-ci se couvre intégralement de panneaux photovoltaïques. Elle a lancé les devis et les études économiques en 2012 et 2022. La cuma a fait face pendant cette phase de projet aux fluctuations des prix des matériaux et des taux d’emprunt. Elle a bénéficié néanmoins d’un tarif de rachat d’électricité avantageux à 12,87 €/kWh. En 2023 les offres de financement sont validées et les travaux débutent. Le hangar, quasiment fini et inauguré le 21 juin, se découpe en trois parties :
– Une partie atelier mécanique de 539 m2 où se juxtaposent une salle de réunion et un bureau, un endroit pour le stockage des pièces détachées et un endroit dédié au stockage des hydrocarbures.
– Une 2e partie de 756 m2 close, avec des portes coulissantes de chaque côté, pour remiser les automoteurs et les matériels de grande valeur économique.
– Une 3e partie ouverte sur les deux côtés, de 1 134 m2, permettant de stocker le reste du matériel.

Bâtiment de cuma photovoltaïque

L’orientation est ouest optimise la production d’électricité. Un bâtiment photovoltaïque en mono-pente aurait eu une hauteur plus élevée. En comparaison, ce bâtiment bi-pente est moins haut. Cela facilite l’intégration paysagère. Sur le site, la cuma présidée par Jérôme Audurier a installé une aide de soufflage (145 m2) et une aire de lavage des matériels (75 m2) alimentée via l’eau de pluie provenant de la toiture. Dans la conception, on a beaucoup misé sur l’amélioration des conditions de travail avec l’appui de la MSA, en privilégiant par exemple l’éclairage naturel via des plaques translucides. Malgré l’imposante surface du bâtiment, la cuma la Fontaine ne réussira pas à abriter la totalité du parc. L’idée de construire un second bâtiment sera peut-être une éventualité à envisager dans les prochaines années…

Le bâtiment de la cuma sécurise le travail des salariés.

Pour mener à bien son projet de bâtiment, la cuma a pu compter sur différentes aides, dont la communauté de communes et la MSA pour la sécurisation des postes de travail.

Landes : un bâtiment de cuma, des coûts réduits

La cuma Escalès, dans les Landes, mène à grand pas son projet de hangar photovoltaïque. Ce groupe dynamique se compose d’un noyau dur de quatre adhérents fonctionnant comme une seule et même exploitation autour de matériels de préparation du sol et de semis. Pour mettre à l’abri leurs matériels, un projet de hangar d’une surface de 1 500 m² a débuté depuis 2022. Depuis lors, la structure a été construite.

Au préalable, de gros travaux de terrassement ont été réalisés permettant une intégration du bâtiment dans la colline. Le hangar en cuma est un élément structurant pour un groupe, pour son développement et son organisation. Le hangar devient un lieu de rencontre, d’échange et de stockage où les agriculteurs peuvent se réunir. Il représente un endroit spécifique à la cuma. Cela facilite, notamment, la gestion du parc matériel (stockage à l’abri, entretien sur place, suivi du matériel…). La mise en place d’une couverture photovoltaïque est une solution pour contenir le coût de construction.

Pour plus d’information, retrouvez aussi ces articles sur www.entraid.com :

Sélectionner deux matériels de la même famille pour les comparer