Une fois n’est pas coutume, la pomme de terre garde son attractivité. Les perspectives de pommes de terre en 2025 s’annoncent bonnes, car la récolte 2024 a enthousiasmé les producteurs de terre. Les quatre gros pays européens producteurs ont récolté l’année dernière 24,7 millions de tubercules, soit 6,9 % de plus qu’en 2023. En France, la production atteindrait, selon les prédictions de l’UNPT (union nationale des producteurs de pommes de terre) les 7,7 millions de tonnes.
Perspectives de pommes de terre en 2025, prudence
Contrairement à ce qu’on aurait pu prévoir, ce ne sont pas les rendements qui boostent cette production. Ils s’inscrivent « dans la moyenne décennale, atteignant un rendement brut national de 43,1 t/ha. » Ce sont avant tout, les surfaces en progression constante. Avec une hausse de 11% lors de la dernière campagne. Ces variations illustrent les demandes perpétuelles des industriels. Mais aussi une demande plus accrue de certains pays qui ont vu leur récolte diminuer.
Face à ce marché dynamique, les cours progressent. « Les prix à la production sont passés de 12,50 €/100 kg en octobre et novembre 2024 à 30,00 €/100 kg début février 2025. La rapidité de la hausse depuis le début du mois de janvier est assez surprenante », avoue le syndicat.
Coûts de production élevés
Dans de telles conditions, il est difficile d’imaginer un repli des surfaces pour la campagne 2025 qui se profile. Toutefois, UNPT alerte, « les agriculteurs doivent tenir compte de la tendance baissière des rendements, qui se traduit par une augmentation des coûts de production. » S’ils peuvent être comblés par une superficie plus élevée, il ne faut pas oublier que les risques d’accident culturaux s’accroissent.
D’autant que les prix de contrats restent stables, mais les coûts de production sont plus élevés. Avec des plants qui restent assez onéreux. Dans l’ensemble, « les contrats sont majoritairement stables tout au long de la saison de stockage. Les changements et évolutions futurs dépendront des prix du marché libre pour les pommes de terre d’industrie », poursuit le syndicat.
Instabilité politique
À cela s’ajoute l’instabilité géopolitique. « Les exportations de produits de pomme de terre surgelés de l’Union européenne pourraient souffrir des futures décisions du nouveau président américain », fait remarquer l’UNPT. Et en Europe et dans sa zone d’export, la concurrence est rude. De nouveaux acteurs s’imposent sur le marché, à l’image de la Chine, l’Inde, l’Égypte, l’Argentine et la Turquie.
En parallèle, avant toute décision d’emblavement, l’agriculteur doit avoir en tête que la production de pommes de terre reste risquée. Par le changement climatique, mais aussi le durcissement des réglementations sur les produits phytosanitaires et le développement de maladies comme le Stolbur.
Perspectives de pommes de terre en 2025 : une journée pour regarder vers l’avenir
Face à ces défis, la filière s’est retrouvée fin janvier 2025 pour dresser plusieurs perspectives et les actions à mener. « La filière pomme de terre française est confrontée à de nombreux défis liés aux évolutions de son environnement, aux modifications de ses débouchés et à ses propres transformations internes », explique le Semae dans un communiqué.
Quatre scénarios ont été présentés, du plus favorable au plus néfaste. « Après avoir échangé sur les enjeux et conséquences de chacun d’entre eux, les participants ont élaboré des propositions de leviers d’actions. Ces éléments de réflexion et ces pistes pourront servir de supports aux organisations pour bâtir leurs orientations stratégiques. »
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