On vient de loin pour adhérer à la cuma Terre et Près située à Valff dans le Bas-Rhin. Ses 35 adhérents se partagent une quinzaine de matériels très spécifiques pour les cultures présentes dans la région. Ce sont ces matériels qui ont redynamisé la cuma qui, il y a cinq ans, était en perte de vitesse. « Avec ce matériel très novateur, nous avons lié les membres de la cuma, avoue Maurice Meyer, le président. Il est spécifique, n’est utile que ponctuellement mais rend bien service aux exploitants de la région. Ce serait du gâchis d’investir seul. » Voilà le deal.
Des outils spécifiques pour l’agroécologie
Parmi les matériels atypiques, on trouve le pulvérisateur dynamiseur. « C’est une cuve de 500 litres qui nous permet d’appliquer des pulpes de silice et de quartz, utiles en biodynamie, explique le président et utilisateur. Il est équipé de deux buses qui permettent de pulvériser en gouttelettes ou en brouillard. » Attelé à son propre tracteur et simple d’utilisation, l’adhérent peut l’utiliser pour toutes ses cultures.
Simples, innovants et utiles, voilà le leitmotiv, concernant les outils, des adhérents de la cuma. Ainsi, ces derniers se partagent :
- Une écimeuse de 12 mètres de large ;
- Deux herses étrille pour plus de disponibilité ;
- Un désherbeur thermique ;
- Une buteuse de quatre rangs ;
- Un broyeur à fanes ;
- Une centaine de palox ;
- Un vibroculteur de 6 mètres ;
- Un broyeur ;
- Un déchaumeur ;
- Un scalpeur à rotor.
Ils illustrent la diversité des cultures du territoire : production de légumes de plein champ, de pommes de terre, de vignes, de betteraves, de soja, etc.
Être autonome, mais avoir un lien
Si la cuma se tourne vers ce type de matériel, c’est aussi parce qu’elle accueille des agriculteurs bio, à la recherche de solutions mécaniques. Mais aussi un GIEE porté vers des solutions agroécologiques. C’est aussi dans ce but que Maurice Meyer a redynamisé la cuma vieille de 30 ans.
Après quelques années de ménage dans l’administratif, le groupe évolue et accueille de nouveaux adhérents, plus diversifiés encore. « Avec du petit matériel, simple, les adhérents s’y retrouvent, estime-t-il. Ils ne l’utilisent que quelques heures et sont autonomes dans leur utilisation. Ces outils rassemblent des agriculteurs qui n’auraient pas travaillé ensemble auparavant. »
À l’image de l’écimeuse que tout le monde veut ou de la bineuse, très demandée également. Dans ces cas, l’organisation est de mise et on peut compter sur le côté cartésien des Alsaciens. « Chaque machine a un responsable qui stocke le matériel dans un de ses bâtiments, précise Maurice Meyer. Mais pour la réservation, les adhérents s’appuient sur Mycuma planning qui permet de réserver en ligne l’outil. Pour échanger, la cuma a également un groupe sur Whatsapp, l’occasion aussi de discuter.
Des réflexions en GIEE à la cuma Terre et Près
Si bien que la cuma continue de se projeter dans d’autres investissements. « Nous aimerions acheter un ramasseur de doryphores, s’amuse-t-il à expliquer. Cette machine intéresse six à sept agriculteurs de la cuma qui produisent des pommes de terre. » Bien qu’elle ne soit utilisable que peu de fois dans l’année, c’est un outil innovant dont personne ne dispose. Comme, elle est aussi très onéreuse, il est intéressant de la partager. Son coût : 30 000 €, subventionné à hauteur de 10 000 €.
« Ce type d’outil nous permet d’anticiper le retrait de certaines molécules », précise-t-il. Dans la même veine, la cuma projette d’acheter une nouvelle machine pour épauler le scalpeur et une autre pour le broyeur.
La moitié des adhérents de la cuma Terre et Près fait également partie d’un GIEE accompagné par la frcuma Grand Est. Ensemble, ils planchent sur des solutions agroécologiques. Par le biais de portes ouvertes, de visites, d’évènements, de démonstrations et de formations, ils réfléchissent à réduire les intrants pour leurs cultures, mais aussi à redonner de la vie dans leurs sols. Cela passe par les techniques d’agriculture, de conservation des sols, mais aussi par de nouveaux équipements. La boucle est bouclée.
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