La cuma Défis 85 a mis en route son écimeuse récolteuse Zürn. Un matériel complémentaire pour lutter contre les adventices. L’idée est née au sein d’un groupe d’agriculteurs bio, dont Antoine Joyau. Il raconte : « Nous étions convaincus qu’il faut éviter la production de graines d’adventices pour limiter le salissement. Certains avaient fait écimer par un prestataire, mais sans récupération. Or j’ai pu constater que des folles avoines coupées au stade laiteux arrivaient à donner des semences viables. D’où notre souhait d’aller vers une écimeuse récolteuse ».
Une longue maturation du projet
L’Union des Cuma a appuyé le projet et a organisé des démonstrations. Finalement, l’investissement a pu se réaliser au sein de la Cuma départementale Défis 85, avec un noyau de départ de 8 adhérents pour 120 ha d’engagement. La campagne 2023 constitue une étape de rodage. Michel Seznec (Union des cuma), qui a accompagné les agriculteurs, estime le potentiel de la machine à 300-450 ha pour atteindre un prix de revient intéressant. « Il faudrait aussi un tracteur dédié, équipé d’un autoguidage pour le débit de chantier, et de diviseurs pour moins écraser les cultures ».
Écimeuse récolteuse Zürn : une machine franco-allemande
La machine de marque Zürn est en fait l’invention d’un agriculteur français, Romain Bouillé. Elle comprend des rabatteurs, une coupe double à sections, deux tapis de collecte, un convoyeur et une trémie. Ayant coûté environ 100 000 €, elle a en revanche bénéficié d’un coup de pouce du PCAE. « Elle est facturée 50 euros l’hectare, précise Antoine Joyau. Et nous prenons en compte les surfaces engagées. » A l’usage, l’écimeuse récolteuse Zürn confirme les performances observées au cours des démonstrations. Elle coupe et collecte les adventices dépassant des cultures, en particulier les épis et autres inflorescences. Dans ce secteur, il peut s’agir de ray-grass, de folle avoine, de rumex ou d’avoine à chapelets.
Optimiser les dates d’intervention de l’écimeuse récolteuse Zürn
Les premiers intéressés s’avèrent des producteurs en bio, mais en conventionnel, les ray-grass résistants sont aussi une cible de choix. « Sachant que l’écimeuse est disponible, je me sens aussi mieux équipé pour tester de nouvelles cultures et donc diversifier mes rotation ». Au travail, seul le vent entrave parfois le cheminement des parties coupées vers le tapis et la trémie. « Il nous reste à optimiser les dates d’intervention, observe Antoine Joyau, assez tard pour enlever un maximum de semences, mais avant que les épis commencent à s’égrener. » Quant au produit ainsi récolté, l’idéal serait de pouvoir le brûler pour détruire à coup sûr les semences d’adventices. La méthanisation semble aussi un débouché possible, et pourquoi pas l’alimentation de ruminants.
Utilisation prudente
L’écimeuse comprend de nombreux réglages, de hauteur de travail, inclinaison de la coupe, vitesse des tapis et du convoyeur, etc. Elle demande donc de la méthode à la mise en place du chantier et de l’attention en cours de travail. « L’idéal est de disposer d’un autoguidage sur le tracteur, pour se concentrer sur la hauteur de coupe et le remplissage de la trémie. » Antoine Joyau travaille à une vitesse de 2 à 3 km/h, mais il estime qu’il monterait à 4 ou 5 km/h avec un autoguidage.
Chaque adhérent conduit chez lui avec son propre tracteur, mais les agriculteurs voulant tester l’écimeuse peuvent demander un coup de main aux collègues plus expérimentés. La machine de 12 m a peu d’exigences côté tracteur : un débit hydraulique de 80 l/min avec retour libre.
Signalons pour terminer que plusieurs exemplaires de cette écimeuse récolteuse Zürn / Bouillé Concept tournent dans des cuma d’autres régions (Loiret, Seine et Marne, Yonne…).
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