Même si la moissonneuse de la cuma de la Vallée bleue n’est sortie que depuis cinq jours, la moitié des surfaces à battre est déjà atteinte. « Nous raisonnons en pourcentage d’avancement, explique Cédric Leroux, président de la cuma située dans l’Aisne. Cela nous permet de travailler chez chacun d’entre nous de manière équitable. » En d’autres termes, pour la totalité des cinq agriculteurs, la moitié de leurs surfaces est déjà récoltée.
Moisson à la cuma de la vallée bleue : ne pénaliser personne
Cela demande un suivi assidu du chantier. Avant la moisson, les adhérents se retrouvent pour estimer les surfaces à récolter et la maturité des cultures. Pendant la moisson, chaque matin, l’un des membres du groupe met à jour un tableau où il recense le nombre d’hectares réalisés dans les parcelles de chaque membre. « Ainsi, on sait qui est le moins avancé et on priorise ses parcelles s’il le souhaite », précise le président.
C’est une manière pour le groupe de ne pénaliser personne. Et si la météo venait à se gâter, le groupe a une solution de banque de récolte. « Nous ne nous en sommes jamais servis, mais on sait qu’elle existe, avoue Cédric Leroux. L’idée est de mutualiser les frais de pénalités si l’un d’entre nous a une perte de qualité due à un retard de récolte. » Ça détend.
Une organisation qui permet de souffler
Tout comme l’organisation du chantier de récolte. L’un des membres conduit la moissonneuse et deux autres viennent conduire les tracteurs avec les remorques. Entre eux, ils tournent pour que chacun puisse mettre la main à la pâte, que soit soit dans une de ses parcelles ou non.
« Ce soir, je vais tondre ma pelouse alors qu’on est en pleine moisson », annonce l’un d’entre eux. « Hier je suis allé à la piscine avec mes enfants le soir », ajoute un autre. « Je sais que je peux compter sur mes collègues, explique le président. On a confiance. Et cette organisation nous permet de souffler et de se reposer pendant une période assez stressante. » Et sans compter le confort de pouvoir compter les uns sur les autres en cas de problème.
Moisson à la cuma de la Vallée bleue : 75 à 80 €/ha
Mais il ne faut pas oublier les quatre salariés de la cuma, pour qui c’est aussi leur moisson. « On avait tendance à les oublier puisqu’on arrive à se débrouiller sans eux, avoue un adhérent. Alors qu’ils ont une place importante. » Du coup, l’un d’entre eux est relégué aux semis de couverts. Les autres viennent conduire les bennes à tour de rôle. Sans oublier le travail du sol, la gestion de la paille, etc.
Pour assurer le débit de chantier, la cuma a choisi une Claas Lexion 770 avec une barre de coupe de 10,80 m. Tout cela pour un coût établi entre 75 et 80 €/ha sans chauffeur, ni carburant. « Nous l’avons équipée de réglages automatiques et d’un GPS pour optimiser la machine, explique le président de la cuma. En moyenne, on moissonne 4 hectares en une heure. »
Dernière campagne pour la Claas Lexion 770
Pour éviter les allers et retours au silo, certains adhérents choisissent une prestation avec des transbordeurs. Avec un coût de 3 €/t, le débit de chantier est augmenté de 3,5 à 5 ha/h. Ce système évite les arrêts intempestifs pour remplir complètement une benne. « Avec un contenant de 30 tonnes, on ne réfléchit pas, on sait que la trémie peut être vidée. »
Mais c’est un dernier tour de piste pour cette machine vieille de six ans. Une nouvelle, John Deere S780 arrive dès septembre. « On l’a renouvelée car on veut éviter au maximum les pannes« , fait remarquer Cédric Leroux. Mais pour le moment, la machine a encore des épis à secouer.
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