Optimiser le matériel agricole de la coopérative, et notamment les charges de mécanisation, permet de se prémunir des défauts de trésorerie. Émilie Castang, animatrice à la frcuma, explique comment.
À quel moment une cuma peut-elle tenter de viser l’optimum économique ?
L’achat d’un matériel est bien souvent le meilleur moment pour réfléchir à optimiser le matériel agricole et les charges de mécanisation. D’ailleurs, les cuma nous sollicitent souvent afin de simuler des prix de revient selon les devis qu’elles nous fournissent.
Il faut bien avoir en tête que lorsque nous réalisons ces calculs, c’est bien dans une optique de rendre ce coût le plus faible possible. On joue sur les emprunts, les amortissements, mais aussi les volumes. L’idée est d’optimiser également la trésorerie et de l’utiliser à bon escient. Ce qui est dommage, c’est que ces propositions ne sont souvent pas réactualisées lorsque le projet évolue, par la suite.
Il est donc essentiel de se poser les bonnes questions. Quelles sont-elles pour l’atteindre ?
Il faut raisonner l’investissement en posant des questions pertinentes au groupe. Quel est le niveau de trésorerie de la cuma ? L’utilise-t-on pour autofinancer l’achat ou le gardons-nous en réserve ? La reprise du matériel est-elle négociable ? Est-il utile de la négocier ? Y a-t-il un prix de revient rédhibitoire ? Quelle sera la durée d’utilisation du matériel ?
Si le prix de revient s’avère trop élevé, on va alors se demander s’il n’y a pas un suréquipement de la machine et se concentrer sur les vrais besoins des agriculteurs. On pourra également revoir les volumes des engagements et tenter d’en apporter davantage ou de revoir globalement l’équipement de la cuma.
À quels éléments de gestion faut-il prêter attention ?
Lorsqu’une cuma devient bancale, nous intervenons souvent un peu tard, mais les solutions existent.
Souvent, nous essayons d’étudier les emprunts et les amortissements, on évalue le capital social. Il y a parfois des projets de financement qui ne sont pas réalistes. La durée des emprunts et d’amortissement définit les projets. S’ils varient, tout change, surtout les niveaux de trésorerie et les plus-values.
Mais on regarde surtout le compte bancaire pour essayer de déceler la cause du problème. La solution réside souvent dans la contraction d’emprunts bancaires.
Quels sont les risques pour une cuma de ne pas être à l’optimum ?
C’est la surmécanisation et une hausse des coûts de revient. Pour faire réagir les administrateurs de cuma, j’aime leur demander si ça ne les dérange pas de payer si cher un matériel. La remarque fait toujours réagir !
C’est également pour éviter un creux dans la trésorerie des cuma.
L’optimum économique suppose de déterminer une certaine organisation au sein de la cuma. Quels sont les accompagnements possibles ?
Oui, tout est lié. Dans certaines cuma, les chantiers sont très confortables. Il y a plusieurs machines qui ont très peu de volumes à réaliser. L’organisation est un choix et une excuse pour éviter l’optimisation économique des charges de mécanisation.
En revanche, un défaut de connaissances de la gestion des cuma peut également être responsable de certaines situations. Nous invitons pour cela les responsables de cuma à venir se former aux tâches administratives ainsi que nous solliciter.
Dans le même sens, si le projet pour lequel nous sommes sollicités révèle un problème de réglementation ou de gestion plus globale de la cuma, nous réalisons des DiNA dans ce sens. Cela nous permet de consacrer du temps à creuser et à diagnostiquer les problèmes sous-jacents.
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