L’autonomie au service d’une rentabilité durable de la production laitière

L’observatoire technico-économique Civam des systèmes bovins laitiers met en avant l’efficacité économique des ateliers de production qui misent sur l’autonomie. « Pour 100 € de produits, la ferme moyenne dégage 48 € de valeur ajoutée » dans le cas de l’échantillon des élevages herbagers. Ces derniers consacrent moins de 20 % de leur surface fourragère au maïs. Le document compare leur moyenne à celle de l’échantillon d’exploitations issu du Rica (1) : 39 €. Autrement dit, le système autonome moyen génère « 22 % de richesse en plus […] pour un même produit. »

6 600 €/an de revenu disponible supplémentaire en moyenne sur 10 ans

Ainsi, les promoteurs d’une stratégie privilégiant la valeur ajoutée expliquent : « Malgré une production de lait plus faible, les fermes Civam obtiennent un revenu disponible similaire aux fermes du Rica. » En moyenne, sur une décennie, ce revenu annuel disponible serait même supérieur sur ces élevages. De « près de 6 600 € » par rapport aux références.

C’est à partir des moindres dépenses que les systèmes concernent tirent cet atout. En effet, « la réduction de charges n’est pas liée à la taille plus réduite » des entreprises, ni au plus faible volume de production. Rapportées à l’hectare (+18 %), comme au mètre cube de lait produit (+ 22 %) : « Les charges des fermes RICA sont supérieures » à celles de l’échantillon des systèmes pâturant.

Observatoire technico-économique Civam : des systèmes qui s’exposent moins à la volatilité des prix

L’analyse qu’il présente se base sur les résultats économiques de 2022. Aussi, le réseau Civam rappelle un fait marquant de l’année pour la filière : Atteignant 469 €/1000 l, le prix du lait conventionnel avait connu « une hausse significative » de + 17 % par rapport 2021.

« On remarque dans le même temps que les charges du RICA augmentent de 56 €/1000 l (+ 11%). » L’argumentaire poursuit : pour tenter de profiter de la hausse de leurs prix de vente, « les fermes Rica cherchent à produire plus, quitte à produire du lait qui coûte cher, en intensifiant notamment les achats d’intrants. » Et le Civam d’interroger enfin : « Cette réactivité aux fluctuations de prix fragilise les systèmes RICA. Le prix du lait a augmenté, mais qu’en sera-t-il en cas de crise du lait comme nous avons pu vivre par le passé ? »

(1) Réseau d’information comptable agricole du Ministère de l’Agriculture

Pour plus d’information, retrouvez aussi ces articles sur www.entraid.com :

• Le pâturage hivernal soulage le besoin de stock fourrager
• La gestion de l’herbe à portée de doigts
• L’éleveur délègue ses chantiers et consacre du temps à sa stratégie