Nouveaux taux : compenser les milliers d’euros d’intérêts supplémentaires 

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Nouveaux taux : compenser les milliers d’euros d’intérêts supplémentaires 

Jérôme Audurier, président de la cuma (à droite) et Damien Cluseau, salarié. Malgré la hausse des taux d’intérêt, le projet de bâtiment a pu être mené à bien.

L’équilibre d’un projet d’investissement peut être bousculé par la nouvelle donne financière. Pour la cuma la Fontaine (Deux-Sèvres) qui se lance dans la construction d’un vaste bâtiment avec couverture photovoltaïque, l’augmentation des taux d’intérêt bancaires a heureusement été compensée par le relèvement des prix d’achat de l’électricité produite

Hier, on pouvait prétendre à des prêts pour l’immobilier professionnel à des taux d’intérêt allant de 2 % – 2,5 % sur 15 à 20 ans. Aujourd’hui, on est plutôt à 4,5 %. La différence est abyssale ! La cuma la Fontaine a contracté un emprunt de 480 000 € pour financer son nouveau bâtiment bi-pente de 2 650 m2 (126,5 m x 21 m). Et un autre de 380 000 € pour la toiture photovoltaïque de 500 kWc qui le surplombera, expliquent Jérôme Audurier, le président, et Damien Cluseau, un des trois salariés de la cuma qui suit de très près le montage du projet, notamment financier et administratif.

159 000 euros en plus

En tout, cela représente 860 000 €. La consultation des tables financières est sans appel. Une telle somme empruntée sur 15 ans, à un taux d’intérêt fixe de 2,5 %/an, génère un total d’intérêts versés de 181 887 €. À 4,5 %, on caracole à 341 170 d’intérêts. Soit une différence de 159 283 €.

Deux emprunts à 3,30 % sur 15 et 20 ans

Après des demandes de devis effectuées près de deux établissements bancaires et une négociation serrée, la cuma a finalement décroché en début 2023 deux emprunts à 3,30 % : 20 ans pour le bâtiment et 15 ans pour l’installation photovoltaïque. Soit un total d’intérêts de 291 190 €.

Le décalage à 20 ans de l’un des deux prêts occasionne un léger surcroît de coûts financiers. Mais en contrepartie, il préserve la cuma d’un déficit de trésorerie trop accentué les 15 premières années de remboursement d’annuités. Pour boucler son plan de financement, la cuma a décroché une subvention DiNA de 40 000 €.

Elle table aussi sur la revente, évaluée à 35 000 €, de ses deux bâtiments actuels vieillissants et peu fonctionnels, basés sur deux sites différents. Alors que pour l’installation photovoltaïque, la communauté de communes du Thouarsais a accordé une aide de 10 000 €.

Prequ’un million d’euros

La Fontaine avait pour objectif de ne pas dépasser un reste à charge de 1% de son chiffre d’affaires annuel qui évolue entre 550 et 600 000 €. Contrainte d’attendre en 2022, la sortie du décret relatif aux conditions tarifaires des installations photovoltaïques, la cuma a eu l’opportunité de bénéficier d’un nouveau tarif d’électricité plus avantageux.

Les producteurs d’énergie solaire situés dans la tranche de 100 kWc à 500 kWc, profitent désormais d’un tarif de 12,87 c€/kWh en 2023. Cette revalorisation a compensé les augmentations de taux d’intérêt. De surcroît, le constructeur a sensiblement revu à la baisse ses prix.

La légère diminution de certains matériaux, couplée au ralentissement des demandes de construction, conduit à en effet une accalmie des coûts de construction.

Au final, le projet, dont la première pierre a été posée en juin dernier, devrait aboutir début 2024. Le coût total avoisine le million d’euros : 625 000 € de bâtiment et 366 000 € pour l’installation photovoltaïque, dont 24 000 € de frais de raccordement.

« Dans ce calcul, il faudrait aussi intégrer les économies induites pour la cuma liées à la construction de ce nouveau hangar en comparaison des deux bâtiments actuels. Cela permet de limiter les déplacements de matériels tout en gagnant du temps, et du confort, pour les salariés », ajoutent, fort à propos, Jérôme Audurier et Damien Cluseau.

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