Moisson : En orge et pois, de l’avance dans le Tarn et l’Aude

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Moisson : En orge et pois, de l’avance dans le Tarn et l’Aude

Moissons de pois, ici à la cuma des Eleveurs de la Vallée du Girou dans le Tarn.

De bons rendements pour l'instant, quelques craintes liées aux hautes températures: voici ce que font remonter deux cuma du Sud-Ouest en pleine moisson.


Article mis à jour le 10 juillet : MOISSON : EN ORGE ET POIS, DE L’AVANCE DANS LE TARN ET L’AUDE

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Le point sur les rendements avec Alexis Lescure-Rous, le chauffeur de la cuma des Eleveurs de la Vallée du Girou (EVG).

Pour l’instant, ça se passe très bien. A voir, dans les jours à venir, d’éventuelles interdictions de moissonner en raison de la canicule (et des risques d’incendies, ndlr). Le matin, on a très peu de rosée en raison du vent d’Autan. Le soir, on peut tourner un peu plus tard avec des limites d’hygrométrie très faibles.

On va attaquer le blé en fin de semaine ou début de semaine prochaine. Le blé tendre a quelques jours d’avance sur le blé dur mais quand ce dernier sera mûr, il aura la priorité.

On va surveiller certaines variétés de blé qui ont très mal résisté au gel tardif de mai. On risque d’avoir quelques mauvaises surprises en terme de rendement et de qualité. On l’a vu en orge et en pois, dans les zones en bas-fonds et versants, sur du gel qui a grillé les fleurs.

Nouvelle machine, coupe «flex»

On a réceptionné la semaine dernière, la nouvelle machine, une John Deere T560i, une machine qui fait 380ch avec 6 mètres de coupe. Une intégrale avec lève-arrière et nivellement latéral, équipée d’un GPS et d’une cartographie de rendement, ainsi que d’une coupe de 6 mètres flexible. La coupe flex procure un suivi de sols intéressants, notamment pour les pois, à seulement 1 ou 2 centimètres.

On a eu deux jours de formation par les établissements Agricat pour la mise en route, un sur la machine et un sur le GPS et la cartographie.

On l’a mise en route à l’orge. Jusqu’ici, on a une petite semaine de travail dessus, 50 heures de batteuse. Tous les jours, on se familiarise un peu car on change de marque en plus. On apprivoise de nouvelles commandes et des interfaces un peu différentes, notamment pour l’ordinateur.

Au départ, la machine n’était pas prévue pour GPS et carto. Au final, les adhérents se montrent très intéressés. On attend les résultats mais peut-être s’orientera-t-on vers la modulation de la fertilisation par exemple, comprendre pourquoi, dans certaines parcelles, on a plus ou moins de rendement.

Le concessionnaire l’a proposé, on l’a accepté. Nous, en tant que chauffeurs, notamment dans les pois où il y a beaucoup de poussière, on travaille au GPS, quasiment à l’aveugle. La machine est à pleine charge, pleine lame. A la fin de la journée, c’est toujours quelques hectares en plus.

Les adhérents verront la différence au mois de novembre quand on passera pour leur donner la cartographie. On ne sait pas encore comment on va se servir de ces données mais, à moyen terme, on va essayer de faire ça intelligemment.

Organisation des chantiers

Avec l’orge et le pois, c’est calme. A partir du blé, la machine ne s’arrêtera pas et ce sont les chauffeurs qui vont tourner. L’un fera le matin et le soir; le lendemain, il ne fera que l’après-midi, afin d’avoir toujours une longue coupure entre chaque période de travail.

Moi, je suis chauffeur à temps plein,  j’ai un chauffeur saisonnier qui est aussi adhérent de la cuma. C’est la deuxième campagne qu’on travaille ensemble. On se connaît.

Faible impact de la chaleur sur orge

A la cuma de Villalier, dans l’Aude, la récolte des pois a commencé dès le 7 juin. «Avec la chaleur, ils sont passés du vert au marron très vite, je n’ai jamais vu ça», détaille Yves Dors, directeur de la cuma. Il a fallu être prêt rapidement. La cuma récolte une centaine d’hectares de pois et Yves Dors estime que les rendements atteignent jusqu’à présent 3 à 4 tonnes/ha.

«Sur les orges, nous commençons. Nous en avons déjà 70 à 80% de rentrés, sur 200ha. Là, les rendements atteignent environ 5t/ha.» Yves Dors relativise l’effet de la chaleur sur cette culture: «Le coup de chaud est arrivé alors que les orges étaient quasiment mûres, donc la récolte ne devrait pas trop en souffrir.» Il est en revanche plus inquiet pour le blé dur, culture pour laquelle 500ha sont engagés à la cuma. «Sur blé dur, on devrait commencer à récolter la semaine prochaine. La chaleur est arrivée un peu tôt, alors que les grains étaient encore laiteux. Ils ont commencé à flétrir alors qu’ils étaient encore petits. En gros, ils risquent d’être grillés avant d’être mûrs», résume-t-il.

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