La pratique de la modulation de l’engrais représente un coût, comme l’atteste Didier Laboure, président de la cuma Amandine. « À l’époque, nous avons investi 19 000 € dans une rampe OptRx. Pour son fonctionnement, nous avons dû également nous équiper d’un tracteur avec guidage RTK. Il a fallu également investir dans un semoir pour pouvoir distribuer l’engrais avec précision. »
Plus d’azote là où le potentiel est plus fort
Située à l’avant du tracteur et repliable, la rampe OptRx s’adapte à toutes les largeurs de travail. Avec son système NDVI (indice de végétation pour différence normalisée ), elle évalue la santé de la plante grâce à deux capteurs qui mesurent, en instantané, les longueurs d’ondes de la lumière que la feuille réfléchit. Avant l’utilisation, il faut étalonner la rampe à partir d’une bande témoin laissée dans la parcelle et qui sert de référence.
Il convient également de paramétrer les quantités d’azote à ne pas dépasser, minimales comme maximales. Ces données sont calculées à partir du plan prévisionnel de fumure (PPF) et d’un outil de pilotage en végétation (N-tester par exemple). « Contrairement aux idées reçues, l’apport est plus important là où la végétation est plus dense et où il y a un plus gros potentiel, indique Didier Laboure. Cette pratique ne permet pas de consommer moins d’engrais mais de mieux le répartir. Il n’y a pas de recroisement, l’épandage est précis. »
16 €/ha avec la modulation
Les adhérents de la cuma ont pour habitude de moduler la dose de leur dernier apport d’azote sur blés avec des engrais simples. « Nous visons le gain de protéines, précise Didier Laboure. En moyenne, nous gagnons un point supplémentaire (soit près de 5 euros/q) en comparaison avec des parcelles où l’azote n’est pas modulé. Nous assurons une meilleure qualité de nos blés tout en limitant le gaspillage de l’azote. Un critère important compte tenu de son coût et du changement climatique qui parfois pénalise son efficience en conditions sèches. » Avec ce système, les adhérents de la cuma optimisent le pilotage de l’azote, les besoins de la culture étant variables selon les conditions climatiques du printemps.
Cette modulation nécessite d’être réactif et disponible pour intervenir au bon stade de la culture. Pour gérer au mieux le planning du chantier, la cuma dispose d’un responsable par secteur géographique, les parcelles étant éloignées d’une quarantaine de kilomètres.
« Nous avons besoin de quatre jours pour effectuer ce passage d’engrais sur les 400 hectares de blé, souligne Didier Laboure. Cette souplesse, nous ne l’avons pas toujours en recourant à un prestataire. C’est un investissement rentable d’un point de vue organisationnel mais aussi économique. Le coût du chantier revient à 16 euros/ha, chauffeur compris. »
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