Le prix du blé ne compense pas toujours celui de l’azote. S’ils ont tous les deux évolué vers la hausse cette année, elle n’est pas proportionnelle. D’autant que les achats ne sont pas toujours réalisés en même temps. Pour tenter d’y répondre, Arvalis et Terres Innovia ont mis à jour des abaques pour aider à ajuster la dose d’engrais azoté à apporter selon le besoin de la plante et l’ambition de l’agriculteur.
Dose d’engrais optimale : analyser le ratio prix du blé / prix de l’azote
Mais avant de s’y référer, un calcul simple permet de déterminer si la dose prévisionnelle calculée au début du cycle de végétation est à revoir. Il s’agit le prendre en compte « le ratio prix du blé (en €/t) / prix de l’azote (en €/100 kg N), note Arvalis, avant d’ajouter que : » Si celui-ci est inférieur à 1,2, il devient opportun de revoir la dose d’azote à la baisse. »
Par ailleurs, des conseillers de la chambre d’agriculture des Hauts-de-France ont réalisé quelques centaines d’essais de fertilisation sur du blé. L’objectif est de créer une courbe de réponse à l’apport d’azote. En voici les conclusions.
Derniers quintaux chers
« Les derniers quintaux de blé coûtent très cher à l’agriculteur », résume Sylvie Baltayan conseillère à la chambre d’agriculture de l’Oise. « Pour obtenir 97 % du rendement moyen, 157 unités suffisent. Tandis que pour atteindre 100 % du rendement moyen, il faut compter un apport de 80 unités supplémentaires », explique-t-elle. Quant aux taux de protéines, il faut 100 unités d’azote supplémentaires pour atteindre le niveau optimal.
« Une sous-fertilisation entraîne une baisse de 0,5 q/ha, alors qu’une sur-fertilisation impacte de rendement de -1 q/ha, a calculé Sylvie Baltayan. Dans nos essais, avec un prix de l’azote à 1,5 €/unité et un prix du blé à 350 €/t, la dose optimale d’un point de vue technique et économique avoisine les 176 unités d’azote/ha pour du blé. »
À relativiser
Dans ces cas, l’assistance d’un OAD (outil d’aide à la décision) semble nécessaire pour optimiser le dernier apport d’engrais azoté. Selon les mêmes sources, dans seulement 13 % des cas, l’agriculteur apporte la dose adéquate. C’est-à-dire celle qui convient pour atteindre l’optimum économique et technique.
Bien sûr ces résultats sont à relativiser. L’apport d’azote est à conditionner selon le développement de la biomasse. « De manière générale, si la biomasse est fortement développée et la quantité d’azote absorbée par la plante est faible, il faudra apporter une forte de dose », ajoute la conseillère. Et réciproquement : « Le potentiel lié à la variété du blé est aussi à prendre en considération avant d’apporter l’ultime dose d’azote. »
Pour plus d’informations, retrouvez aussi ces articles sur www.entraid.com :