Le métier d’éleveur a ses contraintes. Il est en même temps de nature à apporter des satisfactions personnelles à ceux qui l’exercent. « Différentes motivations poussent les jeunes à s’installer en élevage. Ils y trouvent diverses sources d’épanouissement », explique ainsi Soazig Di Bianco, enseignante-chercheuse en sociologie (Groupe ESA). Si la passion peut motiver certaines installations, la sociologue prendrait ce terme avec des pincettes. Car d’autres projets s’animent par la motivation de valoriser un héritage familial. D’autres éleveurs encore mettront en avant l’atteinte d’objectifs personnels, ou la qualité de vie… « Quand on parle du métier, dans une démarche de promotion, on doit en parler avec réalité. Et c’est en mettant en avant sa diversité que nous donnerons envie de l’exercer. »
Le métier d’éleveur s’écarte des idées reçues
En amont du Salon international de l’agriculture 2025, Sanders sollicitait la sociologue pour éclairer le sujet. Porte de Versailles, « nous mènerons un travail de communication sur le métier », justifie Philippe Manry, le directeur général de Sanders. Le dispositif s’articulera autour de saynètes, « avec l’idée de diffuser des messages qui cassent les idées reçues », dévoile le dirigeant de l’entreprise de nutrition animale.
L’activité serait pénible, solitaire, réservée aux hommes… Soazig Di Bianco observe que ces qualificatifs collent à la peau du métier d’éleveur qui serait aussi l’engagement d’une vie. « L’agriculture ne peut pas être définie comme une impasse de carrière » oppose-t-elle à ces clichés. « Aujourd’hui, on peut faire autre chose avant et après. On constate aussi que les éleveurs sont souvent très engagés dans leur territoire. Même si ce n’est pas parfait, les conditions de travail en élevage s’améliorent. » L’intervenante souligne que les différentes filières ont engagé des travaux pour continuer dans ce sens, avec l’ambition de renforcer l’attractivité de l’élevage.
Environnement, climat, contraintes ou opportunités
L’évolution du métier se manifeste aussi dans l’exercice et les missions. Élever n’est plus seulement produire de l’alimentation. L’agriculture est désormais identifiée comme un secteur utile pour répondre à de multiples enjeux. Les agriculteurs ont à stocker du carbone, à contribuer à la préservation de la qualité de l’eau ou de la biodiversité… « Ceci implique des mutations qui sont plutôt vertueuses pour nos modes de production. »
La chercheuse constate qu’une partie des porteurs de projets d’installation considèrent en effet ce contexte stimulant. Ils y verraient des opportunités d’accroitre leur rentabilité. Pour d’autres, ce serait plutôt un empilement de normes contraignant le métier. « Cette diversité des visions crée des débats contradictoires, des tensions, mais c’est aussi ce qui fait la richesse de ce métier. »
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