Mecagest représente une solution pour les agriculteurs, car devinez quoi ? Très peu d’entre eux connaissent leurs charges de mécanisation. Pourtant, elles pèsent lourd : en moyenne, elles atteignent entre 30 et 40 % du total des charges d’une ferme. Faites le calcul !
Mecagest : comment ça marche ?
Le logiciel Mecagest est un outil qui permet d’évaluer les charges de mécanisation d’une exploitation agricole assez précisément, à partir de quelques données simples (productions, surfaces, équipement…) et des comptabilités des exploitations.
Ces sessions se déroulent sous forme de courtes formations. Elles se pratiquent en groupes d’agriculteurs, secondés par un animateur machinisme du réseau cuma. En complément, l’animateur peut proposer d’appliquer l’outil Mecaflash, qui permet à l’agriculteur de comparer son niveau de charges de mécanisation à celui d’exploitations similaires en taille et productions.
L’animateur peut ensuite construire avec chaque agriculteur des scénarios pour réduire ces charges. Cet accompagnement repose toujours sur la stratégie de l’agriculteur. Et ce ne sont pas toujours les pistes « cuma » qui sont conseillées. Parfois, il peut s’agir de copropriété, d’achat d’occasion ou de location de matériels. L’important, c’est de réduire les charges de mécanisation qui gonflent, encore aujourd’hui, avec l’augmentation des prix des matériels et du carburant.
A qui s’adressent les formations Mecagest ?
Les formations Mecagest s’adressent à tous les agriculteurs, à tout moment de leur parcours. Elles sont finançables à 100 % par le fonds de formation Vivea.
Les animateurs machinisme d’Occitanie les proposent de façon de plus en plus systématique aux jeunes agriculteurs (JA). Ces derniers bénéficient d’une bonification de la DJA lorsqu’ils s’engagent à la suivre. Cela permet éventuellement de « recalibrer » leur projet.
Le réseau cuma, au niveau de l’Occitanie mais aussi au niveau national, milite afin de pouvoir proposer des formations Mecagest avant installation. De cette manière, les futurs installés pourraient construire leur projet d’installation en prenant en compte les charges de mécanisation avant d’investir et avant d’aller à la banque.
C’est gratuit pour les agriculteurs ?
Pour les agriculteurs, ces formations sont gratuites : elles sont prises en charge à 100 % par le fonds de formation continue Vivea. Le réseau cuma réfléchit et mobilise le milieu agricole pour que les futurs installés (qui ne bénéficient pas encore du fonds Vivea) puissent accéder, eux aussi, gratuitement à ces formations.
Combien de temps dure une formation Mecagest ?
Ces formations durent une journée, à l’issue de laquelle chaque agriculteur repart avec une analyse de ses charges de mécanisation et un scénario pour les faire baisser.
Combien peut-on économiser ?
Bien sûr, cela dépend des exploitations. Mais étant donné le poids des investissements matériels dans les comptabilités des exploitations, les économies peuvent rapidement atteindre des dizaines de milliers d’euros.
Les banques ne s’y trompent pas, comme en témoignait Arnaud Pousthomis, responsable d’antenne chargé du marché agricole au Crédit Agricole NMP, lors de l’assemblée générale de la fdcuma82 : « Nous sommes sur des montants à six chiffres en ce qui concerne les matériels. Cela pèse évidemment sur les niveaux d’endettement. Nous préférons aider à financer des actifs en dur, sur des durées longues. Les matériels représentent davantage une charge. Les cuma pour nous, de ce fait, constituent un gros bonus. »
Ils témoignent :
Diego Milly, Gaec L’appel du grain, Cazères (31)
« Nous sommes, avec mon associé, sur de petites surfaces de production de céréales, destinées à être moulues et panifiées. Je n’étais pas sûr du résultat du Mecagest, au vu de nos petites surfaces et du tracteur de l’exploitation. Malgré tout, la plupart de nos matériels sont en cuma. En cuma, nous avons accès à un tracteur « de secours », au broyeur, au semoir, aux herses (rotative et étrille), à la benne et à l’épandeur. Nous adhérons aussi à d’autres cuma pour des matériels spécifiques, comme le télescopique et le trieur. Du coup, le Mecagest m’a rassuré : notre fonctionnement est plutôt dans les clous, économiquement et écologiquement. »
Charline Castéra, du Gaec de la Ferme du Tucoulet, Auriébat (65)
« La formation m’a permis de faire un diagnostic des outils et des travaux sur notre exploitation. Nous sommes, mon mari et moi, en Gaec. Lui gère la mécanisation, la production et moi l’administratif et la commercialisation de nos produits. J’ai pu constater, par exemple, que les charges de réparation d’un gros tracteur nous coûtait plus cher que son utilisation (changement moteur). Nous avons revendu les deux anciens tracteurs pour le leasing d’un seul qui est plus polyvalent pour tous les travaux (curage fumier, travail du sol en coteaux…). Nous avons privilégié l’accès à du matériel en cuma à l’achat d’outils. La gestion du temps de travail pour une meilleure optimisation des outils reste à creuser. »
Combien de lait ou de viande pour payer ses charges ?
La fédération des cuma de Lozère a travaillé ces dernières années à construire des références locales destinées à faire comprendre aux agriculteurs le poids réel de leurs charges de mécanisation. En bovin lait, si l’on ramène ces coûts à la production animale, on comptabilise 98,50 € de charges de mécanisation par 1 000 litres de lait, ou ramené à l’animal, 445 € par UGB.
Et en bovin viande, les charges de mécanisation atteignent 288 € par UGB. Ou encore 37 % d’un animal vendu servant à payer les charges de mécanisation (hors primes PAC, donc) en moyenne !