Axema, le syndicat des constructeurs et importateurs, a observé des ventes de matériels agricoles en hausse de 15% en 2022, pour atteindre 8,3 milliards d’euros. Hors effet inflation, la tendance demeure, avec 2,5% de volume en plus. Mais sur le début 2023, Axema constate «des prises de commandes en chute libre par rapport à l’année précédente», et un certain attentisme. Compte tenu des commandes déjà engagées, l’année 2023 devrait toutefois se terminer de nouveau à la hausse.
30% d’inflation en 3 ans
Le syndicat explique que l’année 2022 a été difficile. Avec notamment «un renchérissement et une pénurie de matières premières et de composants essentiels de production». Il en a résulté un allongement des délais de livraison, que chacun a pu constater. D’autre part, les coûts de production toujours plus hauts ont conduit à une hausse des prix de vente de 12% sur l’année. Sur trois ans, Axema chiffre l’augmentation des matériels à 30%.
«Les industriels s’interrogent sur l’acceptabilité de tels niveaux de prix, témoigne Axema, et ils redoutent plus que jamais un retournement du marché.»
De nombreux postes à pourvoir selon Axema
Le secteur industriel des agroéquipements emploie environ 28 000 personnes en France. Trois régions en rassemblent la moitié : Pays de la Loire, Hauts-de-France et Grand Est. Il faudra trouver 14 000 candidats d’ici 2030 pour compenser les départs et assurer le développement.
En 2022, la production française d’agroéquipements a augmenté de 11,5%, essentiellement par un effet prix. Avec un peu plus de 6 milliards d’euros, notre pays se hisse ainsi à la troisième place en Europe, derrière l’Allemagne et l’Italie.
Ventes de matériels agricoles : balance commerciale en déficit
D’autre part, les usines tricolores ont exporté 60% de leur production, dont seulement un petit tiers vers les voisins européens. Mais les importations se portent également très bien, avec presque 20% de hausse en 2022. Bilan des courses selon Axema : «La balance commerciale des agroéquipements s’est de nouveau dégradée, dépassant les 2 milliards d’euros de déficit. C’est 25% de plus qu’en 2021.»
Les agriculteurs français demandent aux consommateurs d’acheter local, mais eux tendent à préférer les matériels étrangers…
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