Avant chaque investissement, il est nécessaire que le groupe établisse un cahier des charges. Quatre questions vont guider le groupe dans l’achat d’un semoir polyvalent afin qu’il choisisse un outil bien dimensionné.
Les besoins sont-ils similaires dans le groupe ?
Avant tout investissement, il convient de mesurer l’intérêt des adhérents dans le matériel. Est-ce que tout le groupe est intéressé ? Si ce n’est pas le cas, on s’attachera à trouver le meilleur compromis en consultant toutes les parties prenantes. L’on posera ainsi la question : quelles cultures souhaitez-vous réaliser avec votre semoir ? Avec quelle technique ? Quels sont vos objectifs ?
Avec par exemple, la possibilité de semer rapidement, dans des conditions humides. Le but étant ainsi de favoriser la fenêtre de temps disponible. Cela va avoir une influence sur le type de semoir, la technologie utilisée, mais également le prix du matériel.
Quelle dimension pour mon semoir ?
De quelle taille de machine avez-vous besoin pour réaliser vos chantiers? Il faut prendre en compte les contraintes de chacun en matière de
traction. Ainsi, il faudra se demander de quelles puissances disposent les adhérents ? Et si ce n’est pas suffisant, il est important de se demander si les adhérents sont prêts à investir dans de la traction en cuma. Si c’est le cas, il faudra surement changer de fusil d’épaule.
Par ailleurs, la taille des parcelles peut impacter la taille de la machine que l’on va acheter. Mais également la fenêtre d’intervention qui sera disponible. Celles-ci restent bien évidemment un des facteurs les plus importants.
Vers quelle organisation de chantier?
Entre un chantier réalisé par un seul adhérent, avec son tracteur et un avec un service complet comprenant la main œuvre et le chauffeur, l’efficacité du chantier n’est pas la même. « On le voit dans de nombreuses cuma, l’organisation en service complet permet, si elle est bien gérée, de déduire le coût du salarié, en comparaison à une organisation classique, annonce Quentin Van Camp. Ce qui représente 26% du coût pour un chantier en semis direct. »
De la même manière, on estime que 34 % du temps est perdu dans un chantier. Cela comprend le temps passé à atteler et dételer, la durée du déplacement et le temps improductif aux champs. « Mais des solutions existent, rassure le conseiller. En optimisant les déplacements, en rationalisant les semences et en laissant le matériel attelé, on peut regagner la moitié de ce temps improductif. »
Coûts d’entretien à estimer
Dans cette configuration, si l’on prend également en compte les coûts d’entretien, ils sont largement réduits. En effet, lorsque l’on dispose de chauffeurs attitrés, cela peut représenter des économies allant jusqu’à 20% sur les coûts d’entretiens totaux.
Les questions à se poser avant l’achat d’un semoir sont donc nombreuses. Quelle est la volonté des adhérents en matière de travail en commun? Souhaitent ils conserver la main sur le chantier et semer eux-mêmes? Ou souhaitent ils favoriser la disponibilité du matériel? Ou peut-être souhaitent ils optimiser le chantier afin de réduire le coût de revient? Si oui, cela sera au prix de l’efficacité de chantier et d’un coût d’entretien plus élevé. La disponibilité nécessaire engendre bien souvent la nécessité de s’organiser pour tourner de nuit, voir d’embaucher un salarié pour faire une partie du travail
Quel coût de revient viser ?
Finalement, une fois que l’on a dépassé les contraintes humaines, agronomiques et environnementales, le dernier point à évaluer est le coût de revient. Sachant que la notion d’un coût de revient cohérent est très subjective et liée à l’ensemble des paramètres cités précédemment. Est-ce qu’un matériel est cher s’il est disponible quand on le souhaite? Est-ce qu’un matériel est cher si le semis qu’il réalise est de qualité? Mettre en face du coût de revient un seuil de rentabilité semble important.
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