Que les cuma favorisent l’innovation technologique, organisationnelle et agro-écologique est une des trois priorités que se donne l’Union des Pays de la Loire. La structure vient d’actualiser son projet politique pour les cinq à dix années qui viennent. À La Daguenière, le 27 janvier, elle le présentait à l’occasion de son assemblée générale 2023, dans le Maine-et-Loire où cet axe de travail trouvait de la résonance.
Dans le sillage de la démographie agricole, le nombre de cuma ici s’érode. Il en va de même pour l’effectif d’adhérents qu’elles totalisent. Pour autant, le directeur François Le Ber pointe leur dynamisme. Pour cause, sur 2021, les 218 cuma du Maine-et-Loire génèrent 24 M€ de chiffre d’affaires. Elles ont en même temps investi 17 M€. Ces indicateurs continuent d’augmenter. Le directeur de l’Union des cuma reconnaît d’un côté un effet de l’inflation. « Mais ces hausses s’expliquent aussi par des créations d’activité dans les cuma », nuance-t-il.
Les cuma favorisent l’innovation
Pascal Laizé, le trésorier de la cuma du Val, témoigne : « Quelques adhérents sont producteurs de maïs semences. Nous avons une castreuse et nous relançons un projet d’effeuilleuse. » En retraçant l’histoire de la cuma, il évoque aussi la station d’irrigation, qui intéresse déjà des maraîchers, tandis que l’idée d’un bâtiment pourrait, pourquoi pas, ressurgir. Le représentant d’une autre coopérative rebondit : « Chez nous, pour une culture de plante médicinale, nous achetons une bineuse capable de désherber sur le rang. » Face au prix qui dépasse largement les 100 000 €, il pose une évidence : « Seuls, nous n’aurions pas pu nous équiper. »
Investissement et chiffre d’affaires dynamiques
Les cuma favorisent l’innovation mais elles créent aussi des activités. C’est d’ailleurs la principale vocation de la cuma départementale. Cela est d’autant plus vrai lorsque l’activité sort de l’ordinaire. La structure fédérative constitue donc un réel encouragement pour la cuma Innov expé 49. Cette dernière doit en effet se trouver un nouvel élan, en raison des difficultés qu’elle rencontre pour la majeure partie de ses activités.
Ce 27 janvier, Étienne Chauveau, son président, évoque en effet des arrêts définitifs d’activités. La presse à huile ou la récolteuse à tabac quittent ainsi le parc des matériels. L’agriculteur annonce aussi le départ du groupe viticole, qui avait intégré la cuma voilà quelques années pour des chantiers de récolte. Néanmoins, ce dernier dossier constitue une satisfaction pour la coopérative. « Grâce à Innov expé 49, précise Étienne Chauveau, ils ont amorcé une dynamique. Aujourd’hui, ils développent un service par ailleurs.»
Une cuma idéale pour innover
Dans la continuité, le président d’Innov expé 49 pointe d’autres sujets qui pourraient impulser du dynamisme dans la cuma. Certains agriculteurs commencent à s’intéresser aux robots, par exemple. Quand d’autres se renseignent sur le désherbage des vignes, ou encore sur le nettoyage des panneaux photovoltaïques. Sur un plus long terme, ce dernier matériel se prêterait même « parfaitement à une dimension départementale », analyse Étienne Chauveau.
Il pointe aussi les nombreuses perspectives qui s’ouvrent autour de l’activité concernant le combiné scieur fendeur. Cette dernière est effectivement devenue le véritable fer de lance de la cuma Innov expé 49. Le renouvellement de l’outil devrait, en outre, être bientôt d’actualité. La production de bûches est bien sur une dynamique très positive. Pour le président, le combiné démontre qu’en parallèle de son objectif d’innovation et développement, la cuma départementale peut aussi assumer le fonctionnement courant de certains services spécifiques. Néanmoins, le responsable rappelle une condition : « C’est comme pour tout, pour que cela fonctionne, il faut des personnes motivées, qui s’investissent. »
Accompagner le développement des cuma
La cuma Innov expé 49 est prête à répondre à toutes les bonnes idées. Gageons que l’avenir lui en réserve, car le réseau des cuma local pousse aussi sur le renouvellement. « L’appui au quotidien des cuma et la vie du réseau constituent notre cœur de métier. Cela reste donc notre priorité numéro un », ajoute Laurent Lesage, le président de l’Union des cuma des Pays de la Loire. Tout en dévoilant son projet politique, il insiste également sur sa volonté de « mettre en avant tout ce qui touche à l’installation et à la dynamique des territoires ».
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