Arrivés les premiers dans la salle de réunion du premier étage de la mairie de Mortrée (Orne), le président, le trésorier et le secrétaire de la nouvelle cuma de Blanchelande s’affairent à la préparation de l’assemblée générale. Ils ont au maximum 35 ans et ont pris leurs fonctions au printemps dernier. La première AG des cuma fusionnées a lieu le 15 décembre à 10 heures.« Nous avons clôturé en juin 2022 le premier exercice des deux cuma réunies, celle de Blanchelande et celle de Mortrée. C’est donc aujourd’hui la première assemblée générale », expliquent Vivien Bouillon, Maxime Vaugeois et Paul-Émilien Terré.
Une évolution logique
Cette fusion, les adhérents des deux cuma en parlent depuis longtemps. La décision avait été prise dès 2019 avant la crise du Covid.
« Pour nous c’est une évolution logique, ce n’est pas une révolution, déclare la jeune équipe. Les deux cuma avaient beaucoup d’adhérents en commun. Elles couvraient des secteurs en partie superposés, et détenaient dans certains cas le même type d’équipement, épandeur ou semoir à maïs par exemple. Ainsi, certains adhérents des deux cuma utilisaient les deux mêmes outils de part et d’autre. Le rapprochement est donc aussi un moyen de gagner du temps, de simplifier la gestion, et d’optimiser les services proposés. »
Moins d’élevage, plus de méthanisation à Blanchelande
Autre raison de changer : avec les départs en retraite, les adhérents de l’une et l’autre cuma étaient de moins en moins nombreux. Il devenait de plus en plus compliqué de trouver suffisamment de candidats pour prendre les postes de responsables. Sur les 35 polyculteurs et éleveurs de bovins lait ou viande aujourd’hui rassemblés dans la nouvelle cuma de Blanchelande, 28 étaient auparavant adhérents des deux cuma, et les sept autres, adhérents de l’une ou l’autre.
Les neuf membres du nouveau bureau ont été majoritairement renouvelés avec l’arrivée de jeunes. « La diminution du nombre d’agriculteurs et l’agrandissement des fermes qui réduit le besoin de faire appel à une cuma, nous contraint a nous adapter, constate le président Vivien Bouillon. Nous observons aussi une érosion de l’activité d’élevage et le développement de nouveaux ateliers comme la méthanisation. Cela change l’utilisation du matériel, par exemple l’ensileuse dans notre cas. Les surfaces en maïs ont diminué tandis que les surfaces en herbe et en couverts pour la méthanisation ont augmenté. Aujourd’hui, sur 300 h d’ensileuse, la moitié est pour le maïs, l’autre moitié pour l’herbe et les couverts. »
Évolution de la réservation et de la facturation grâce à la fusion
La cuma de Blanchelande compte une trentaine de machines. Ensileuse, andaineur et round-baller, épandeurs, cover-crop et déchaumeur à dents, semoirs, mais aussi bétaillère, broyeur et émousseuse.
« Pour le moment, nous ne prévoyons aucun investissement. En revanche, nous passerons peut-être de trois épandeurs actuellement à deux, dans le futur. D’autant plus que l’épandage de fumier a diminué avec la création de deux méthaniseurs. Mais aujourd’hui, ce matériel n’est pas suffisamment amorti. Il est également possible que de nouveaux adhérents arrivent, facilitée aujourd’hui avec la mise en commun du matériel. »
Jusqu’à présent, les adhérents hébergent principalement les outils. Ils sont également stockés dans un bâtiment à Blanchelande (réservé surtout à l’ensileuse et l’hivernage). Cette organisation va perdurer mais avec une répartition optimisée sur le territoire. Enfin, côté services, l’élargissement à tous du système de réservation via Internet utilisé par la cuma de Mortrée. Et les tarifs sont unifiés. Et pour ceux qui le souhaitent, des prélèvements d’acomptes mensuels peuvent remplacer la facturation réalisée jusqu’à présent deux fois par an.
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