Ils sont cinq jeunes à s’être installés sur le secteur de Courcité. Clément 27 ans, Simon 28 ans, Camille 26 ans, Bruno 34 ans et David 22 ans, le dernier arrivé dans le métier, en début d’année, sont tous adhérents de la cuma de la Hanterie, et pour une bonne partie du matériel. En outre, le travail en cuma demeure assez naturel sur le secteur. Leurs systèmes sont plutôt axés sur le lait, avec des céréales. Pour eux, la cuma joue un rôle important dans la réduction des investissements, même s’ils conçoivent qu’il reste des marges de progrès, notamment sur la traction. Ils connaissaient donc déjà bien la cuma et son fonctionnement avant l’installation. «On y parle matériel, bien sûr, mais pas que!»
La bonne ambiance est un liant entre tous à la cuma de la Hanterie
Les jeunes disent avoir plaisir de se retrouver pour discuter. C’est souvent cette partie qui représente «l’attrait supplémentaire de la cuma.» Pouvoir échanger sur son exploitation, ses pratiques, partager ses problématiques pour peut-être trouver des solutions communes… La cuma pourrait presque s’apparenter à un groupe d’amélioration continue. «Nous qui sommes jeunes, on profite de l’expérience et de la sagesse des plus anciens et c’est précieux.»
Pour vivre, la coopérative a besoin que ses membres s’impliquent. Les derniers entrés à la cuma de la Hanterie opposent: «il faut y aller doucement pour qu’on ne se sente pas assommés dès le départ.» En phase d’installation, prendre ses marques sur son exploitation est souvent prioritaire avant d’envisager s’impliquer plus fortement dans la cuma. «Mais cela ne veut pas dire qu’on ne veut pas s’impliquer.» Ils aspirent simplement à ce que cela se fasse progressivement.
Et vos projets pour la cuma?
L’expérience de Simon, 33 ans, actuel trésorier de la cuma, pose sans doute aussi quelques jalons qui pourraient inspirer les nouveaux agriculteurs de la cuma. S’il leur faut quelques minutes de réflexion pour lancer un premier exemple, la liste des idées potentielles s’enrichit assez vite ensuite. Semoir rapide, désileuse, atelier de mécanique avec salarié ou robot de désherbage mécanique… voilà déjà un plan d’actions qui peut occuper plusieurs années et inciterait naturellement les derniers entrés à prendre des responsabilités.
Avis d’expert: pourquoi pas un parrainage des jeunes par la cuma
On ne tient pas assez compte du fait que l’installation est une phase spécifique avec des incertitudes et une concentration du jeune sur la mise en place de son outil de production. On pourrait imaginer que la cuma soit d’abord là pour aider le jeune à bien s’installer pendant quelques années puis miser sur un retour vers le collectif après cette période. La cuma pourrait parrainer le jeune sans jugement, en étant seulement à l’écoute et en lui proposant de bénéficier de l’expérience des adhérents déjà bien en place. En mettant en place ce terreau favorable, il y a fort à parier qu’une grande partie des jeunes auront à cœur de faire un retour vers le collectif.
La cuma de la Hanterie
- 34 adhérents
- 90.000€ de CA
- Activités principales: épandage lisier (3 tonnes), tracteur+ débroussailleuse, chargeur télescopique
- Derniers achats: tonne à lisier 20m³ avec rampe pendillards, semoir monograine à largeur variable 8 rangs, déchaumeur à disques 5m et remorque à paille avec CamaCuma.
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Sauter le pas de l’installation avec la cuma.